Au cours des dernières années, je dois avouer que j’ai fait partie des mamans indignes. Celles qui ont laissé leurs enfants à la garderie pendant qu’elles ne faisaient rien à la maison. Eh oui! Et régulièrement à part ça! Je me suis souvent sentie inadéquate d’avoir à dépendre de la garderie pour mes enfants alors que je ne travaillais même pas. Je me sentais coupable. Mais en même temps, j’avais l’impression que c’était la meilleure chose pour eux à ce moment-là. Je ressentais profondément que de les déposer à la garderie leur apportait une stabilité que je ne pouvais pas leur offrir à la maison. La garderie n’était pas qu’un lieu où ils passaient leurs journées. C’était un environnement stable où ils pouvaient être heureux pendant que moi, j’essayais très fort de reprendre le dessus sur ma vie.

Stabilité dans un tourbillon émotif

Dans un récent billet, j’ai raconté les émotions qui m’ont traversées ces dernières années. 4 ans de tourbillons émotifs qui ont suivi le diagnostic de notre beau coco #2. Pendant cette période-là, je n’étais plus vraiment une femme, plus vraiment une maman, j’étais une boule d’anxiété. J’avais de la difficulté à vivre avec moi-même. Je ne voyais pas ce que mon inconfort pouvait apporter de positif dans la vie de mes enfants. Notre travailleuse sociale et moi en avons discuté. Elle m’a réconfortée en me disant que c’était important que je prenne ce temps pour moi. Même avec cet appui, je me suis quand même souvent sentie jugée en déposant mes enfants à la garderie. Mon cerveau anxieux interprétait des regards et des sourires, des petites phrases comme des jugements. Peut-être en étaient-ils. Mais je ne le saurai jamais vraiment. Je ne les sens plus ces regards maintenant que la tempête est passée.

Reprendre le plaisir de passer du temps doux

Maintenant que le calme est revenu dans ma tête, je trouve parfois plus difficile d’aller déposer mes enfants à la garderie (ou à l’école) que de les garder avec moi à la maison. J’ai retrouvé (ou trouvé) le vrai plaisir d’être une maman. Le manque de confiance qui m’habitait s’est envolé. Je commence même à penser que je suis une bonne maman et je veux passer plus de temps de qualité avec mes enfants pour rattraper ces moments où d’autres auront pris les choses en mains à ma place.

Je n’ai que de belles pensées pour ces personnes qui ont su accompagner mes enfants à la garderie alors que je n’étais que l’ombre de moi-même. Les éducatrices qui ont fait une différence énorme dans notre vie.

Des services

Comme mon deuxième coco porte un chromosome 21 de plus que la moyenne des gens, il est considéré comme handicapé. Il est handicapé du chromosome disons. Ce handicap-là lui apporte certains défis (et bien des qualités). On a la chance d’avoir un CPE en or qui mets en place des services pour l’aider dans ses défis. Donc quotidiennement, notre coco a droit à l’accompagnement d’une éducatrice juste pour lui, pour l’aider dans certaines tâches (habillement, propreté, alimentation, activités, etc.).

Orthophonie et ergothérapie

Le CPE se charge aussi de fournir les services d’une orthophoniste aux deux semaines et d’une ergothérapeute aux deux semaines aussi. Ces intervenantes l’aident en ajustant les choses à travailler en fonction de ses progrès et de ses défis. Elles me guident et guident les éducatrices pour mieux travailler avec mon coco. Si le CPE n’offrait pas ces services-là, nous n’en aurions pas, à moins d’aller en chercher au privé.

Des services non disponibles au centre de réadaptation

Dans notre secteur, des services d’orthophonie et d’ergothérapie en accompagnement 1 pour 1, pour les enfants portant la trisomie 21, ça n’existe pas. Au mieux, il peut y avoir des évaluations ou des épisodes de services pour des cas extrêmes. Un épisode de services, c’est un bloc de 5, 6, ou 8 rencontres disons, offertes sur une période d’autant de semaines consécutives. L’épisode se termine donc après le nombre de rencontres prévues, sans vraiment tenir compte du fait que les besoins soient résolus ou adressés. L’offre n’est pas suffisante pour la demande apparemment. C’est donc le moyen qui a été mis en place pour que les centres de réadaptation rencontrent plus de clients avec moins de ressources.

Bref, nous on est choyés! On a la chance d’avoir accès à ces services-là à la garderie. Je leur suis extrêmement reconnaissante! Ils auraient pu choisir d’utiliser leurs sous autrement, mais ils cherchent vraiment à répondre aux besoins de mon enfant et c’est extraordinaire! En prime, je me sauve la course folle pour les rendez-vous puisque ces intervenantes vont directement à la garderie.

Des activités

En plus de tout ça, notre géniale garderie offre des activités à chaque « session ». C’est comme ça qu’à l’automne dernier, mon coco a été introduit au karaté et maintenant, il fait une activité multisports de ballons. L’an dernier, il y a eu de la danse et un cours de gymnastique et natation (30 minutes de gymnastique et 30 minutes de natation) où ils se rendaient en autobus. Ils ont aussi eu des cours d’éveil musical et des activités variées en lien avec leur thème du mois. C’est une installation plus que géniale pour les parents débordés. Ça me réconfortait encore plus de pouvoir laisser mes enfants dans un contexte où je savais qu’ils allaient découvrir de nouvelles choses quand moi, je ne m’en sentais pas vraiment la force.

En conclusion

Pour moi, la garderie a été plus qu’un répit. Elle a été un véritable bouée quand mes émotions me jouaient des tours. Elle répond à des besoins importants dans le développement de mon fils. Sans les services qui y sont offerts, j’aurais à défrayer les coûts pour des consultations privées. Il aurait aussi fallu que je me déplace pour 1 à 2 rendez-vous supplémentaires par semaine. Je ne peux être que reconnaissante de tout ce qu’elle a apporté comme qualité de vie à mes enfants et à ma famille. La garderie pour nous, est réellement une alliée essentielle!

Pour vous? Est-ce que la garderie joue un rôle important?