Dans ma vie de maman, il y a eu pas mal de rebondissements. J’ai eu des jours où je me suis pris la tête à deux mains en pleurant et en me demandant ce que je faisais là. Ces jours-là, il n’y a pas toujours eu quelqu’un pour m’écouter, parce que je ne cherchais pas d’aide, je m’isolais plutôt que de m’ouvrir. Mais je dois dire qu’il y a aussi eu des gens qui ont veillé sur moi. Je dois le reconnaitre, même si je ne les voyais pas toujours, ils étaient bien là et aujourd’hui, je veux leur dire un gros merci bien senti.

La travailleuse sociale

Hier, dans ma vie pas plate, j’ai rencontré une nouvelle travailleuse sociale du CLSC. Ceux qui me suivent sur Instagram Stories ou Facebook, vous avez eu droit à mes états d’âme sur le sujet.

Quand on a reçu le diagnostic de notre deuxième coco, il y a 4 ans, c’est venu avec un « paquet cadeau ». L’hôpital s’était chargé de faire des références pour plusieurs spécialistes, mais aussi pour une travailleuse sociale au CLSC. Cette travailleuse sociale là est rentrée dans notre vie quand notre poupon avait 5 mois. Dans le fond, on est chanceux, parce que je lis qu’à certains endroit c’est encore plus long.

Cette travailleuse sociale là est arrivée alors que j’avais fait la grosse majorité de son travail. J’avais même pu placer le nom de mon fils sur la liste d’attente du CRDI et on avait commencé les services de stimulation précoce à l’âge de 3 mois. On avait eu la chance de tomber sur les bonnes personnes exactement au bon moment et on n’avait pas eu à passer par le CLSC pour ça. Bref, j’avais tout. Tout, sauf de l’aide pour moi. C’était ce qui manquait le plus.

Me questionner sur l’aide

Lors d’une première rencontre avec une travailleuse sociale, il y a plusieurs choses à déterminer, dont faire une liste des ressources de la famille. Dans les ressources, il y a aussi l’aide, pour les parents.

Ma liste est vraiment courte. Inexistante en fait aux yeux de la travailleuse sociale. Parce que les gens qui pourraient être disponibles ont trop de contraintes dans leur vie ou sont trop loin.

Hier, la nouvelle travailleuse sociale est revenue avec cette question, même si la première lui avait laissé notre dossier. Et ma liste avait la même longueur que celle d’il y a 4 ans. Sauf que j’ai un enfant de plus.

Elle a donc ajouté la question: « Est-ce que vous avez une gardienne? »

Quand elle a vu mes yeux elle a compris que non. Comme pour se reprendre, elle a ajouté qu’il faudrait sûrement passer des entrevues pour ça, que c’était beaucoup de travail et que 3 enfants dont deux ayant des besoins particuliers c’était pas tout le monde qui était prêt à prendre en charge. Bref, elle comprenait que je préfère me coucher le soir que de me taper des entrevues pour une gardienne qui viendrait à l’occasion. Pis ça semblait ben correct pour le moment.

Ce qu’elle n’a pas compté dans sa liste d’aide, ce sont les autres. Ceux qui ne sont pas là, mais qui sont quand même là. Ceux qui m’entendent, m’écoutent et me comprennent même s’ils ne gardent pas. Ils sont précieux ces gens-là. Ils ne comptent pas pour la travailleuse sociale, mais ils comptent pour moi.

merci

Qui sont ces gens?

Les proches

Il y a mes enfants qui me donnent des millions de câlins et de sourires. Ce sont eux qui me réconfortent quand j’ai la mine basse.

Il y a mon conjoint, qui m’écoute parfois d’une oreille distraite entre deux vols ou pendant une pause, mais qui m’aime inconditionnellement et qui m’épaule dans mes décisions.

Il y a ma famille, qui n’est pas toujours disponible, mais avec qui j’échange le plus souvent possible à travers nos vies de fous respectives. Et quand les astres s’enligne, on peut même passer du bon temps ensemble et les enfants adorent ça!

Il y a mes amies qui sont présentes virtuellement dans les bons et les moins bons moments. Et qui me supportent moralement aussi souvent qu’elles le peuvent. Elles ont aussi des chums qui partent travailler loin. Elles comprennent très bien cet aspect-là de ma réalité, avec tout ce que ça implique.

Il y a les autres parents de mes groupes de support avec qui ont partage des moments heureux et des moments difficiles. Ils sont parmi les rares, sinon les seuls à vraiment comprendre la valeur des petits succès quotidiens qu’on peut vivre, et l’épuisement qui vient avec.

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Les gens du quotidien

Il y a mes voisins, ceux avec qui je discute au beau milieu de la rue ou en attendant l’autobus, qui me racontent leur vie et à qui je raconte la mienne. La voisine qui m’offre de surveiller les enfants si j’ai une petite sortie urgente à faire et le voisin qui m’offre des légumes de son jardin, ou celui qui me parle de sa réalité à lui comme papa d’enfants différents et qui, avec peu de mot me fait sentir qu’il me comprend, vraiment.

Il y a les intervenants qui, par leur sourire et leurs bons mots, viennent apaiser mes inquiétudes.

Il y a les spécialistes, les médecins et les infirmiers qu’on croise régulièrement. Ceux qui prennent le temps, ceux qui écoutent et qui répondent aux questions avant qu’on les pose, qui sont bienveillants. Bien sûr, ils ne le sont pas tous, mais ceux qui le sont font du bien, vraiment.

Il y a les autres parents, ceux qui n’ont pas nécessairement d’enfants différents, mais qui prennent le temps de sourire, d’aider, d’écouter et d’éduquer leur propres enfants sur la différence.

Et il y a aussi tous les autres personnes du quotidien. Celles qu’on croise à l’épicerie, à la bibliothèque ou au parc et qui sont simplement gentilles et douces.

Finalement, il y a les gens qui prennent le temps de lire, de commenter, de partager et d’échanger, ici et ailleurs. Ceux qui montrent une réalité qui s’apparente parfois à la mienne ou pas, qui ouvrent une porte ou une fenêtre sur leur univers à eux et qui me permettent de voir la beauté qui existe ailleurs.

Tous ces gens font du bien à mon cœur de maman anxieuse. Tous ces gens me donnent un sourire et m’apaisent. Ils font une différence énorme dans mon quotidien. Ils me donnent un soutien qui ne compte pas pour la travailleuse sociale, mais qui compte pour moi.

Alors merci!

Reconnaissante