Un sentiment très fort que j’avais lorsque j’étais en dépression, c’était le sentiment de perdre le contrôle sur tout. C’était tellement fort que ça me tenait éveillée. J’avais peur d’oublier des choses, j’avais un immense besoin de m’organiser. Je me faisais des listes et j’avais de multiples agendas. J’avais l’impression que de mieux m’organiser m’aiderait à m’apaiser, mais non. Je n’avais pas encore compris que ce n’était pas ça qui me manquait réellement.

Prise de conscience

Récemment, j’assistais à une conférence gratuite. Elle était donnée par Sujata Vadlamudy d’Attitude Orange. Pendant sa conférence, elle a fait allusion à un burn out qu’elle a fait. Au cours de cette période, elle avait le fort sentiment de perdre le contrôle sur sa vie. J’ai trouvé ça intéressant. Intéressant de voir qu’on avait vécu certaines émotions similaires alors que nos parcours sont très différents.

En se relevant de son surmenage, elle a pris des décisions pour s’aider. De fil en aiguille, ça l’a menée à développer un outil, un agenda (et bien d’autres choses, mais c’est une autre histoire). Pour l’avoir simplement feuilleté, je peux dire que c’est un produit intéressant. Il vise le coaching en aidant les gens à repérer leurs priorités et garder leurs buts en tête, tout au long de l’année. C’est un excellent concept.

Bref, ces réflexions m’ont transportée dans mes pensées. Je me suis remémoré tout ce sentiment de perte de contrôle que j’avais moi aussi et combien j’étais perdue. J’en étais même venue à vouloir, moi aussi, créer un agenda.


Parenthèse sur les agendas et le temps

Si vous suivez les péripéties de la boutique Atypiquement Parfaite, et si vous êtes abonnés à l’infolettre, vous vous rappelez sûrement que l’agenda était d’ailleurs un des premiers produits que j’ai proposé. C’est aussi un des premiers produits que j’ai retiré. Pour plusieurs raisons, mais la principale, c’est que je suis rendue ailleurs. J’ai l’impression que :

  • il existe d’autres produits qui conviennent très bien sur le marché
  • ce n’est pas de ça que j’avais réellement besoin pour avancer donc investir de l’énergie la-dessus n’avait plus de sens
Le temps

L’agenda, c’est un précieux outil de gestion de temps et je ne m’en passerais pas.

Je trouve ça important d’en avoir un pour visualiser où je m’en vais et d’où je viens. J’ai aussi un vision board et des listes de tâches et des priorités. Toutes ces choses-là sont là pour m’aider dans mon organisation du temps.

Viens voir ce que j'offre comme service d'accompagnement. Toi aussi tu peux devenir parfaite, atypiquement parfaite.

L’idée derrière l’organisation

Je reviens un peu à ce que je disais au début : lorsque j’étais en dépression, j’avais l’impression de perdre le contrôle sur tout. Organiser mes idées, mon temps, c’était un moyen, pour moi, d’avoir l’impression de reprendre un certain contrôle. Mais même si je m’organisais ultra efficacement, le sentiment de perte de contrôle perdurait. Je perdais confiance et je perdais mon sentiment d’être compétence. Ça faisait que je m’enfonçais encore d’avantage.

Le temps, on n’a aucun réel contrôle là-dessus. Il est là et il passe. Il passe, peu importe ce qu’on en fait, qu’on passe notre temps à l’organiser n’empêchera pas au temps de passer. Aussi bien trouver une activité réellement efficace pour faire une différence dans notre vie alors.

Fin de la parenthèse


Ce qui me manquait vraiment

Je ne manquais ni de temps, ni d’organisation. J’étais dépressive. Je me relevais d’un traumatisme énorme et je ne savais pas que j’avais le droit de ressentir ces émotions-là. Personne ne semblait valider ces émotions et je me sentais totalement démunie et isolée. C’est ça qui déconstruisait mon univers, c’est ça qui me donnait l’impression de perdre le contrôle sur tout.

Quand on sait ce qui nous manque, c’est là-dessus qu’il faut travailler, pas sur tout le reste et surtout pas sur le temps. Parce que pour passer à travers une dépression majeure, il faut s’accorder le temps. Et, contrairement à plusieurs maladies, on ne peut pas savoir combien de temps il faudra. La grippe, le rhume, les dents qui poussent, on sait qu’il y a un début, on sait qu’il y a une fin et on est capable de mettre le doigt sur le bobo. Une dépression, non.

Connaître ses limites, mais surtout les accepter

Quand je suis retournée au travail après la naissance de mon deuxième, j’ai franchi une limite que je ne voyais pas moi-même. Personne de mon entourage ni mes collègues de travail ne savait que j’étais en dépression. Je suis certaine que certains indices transparaissaient, dans mon regard, mon attitude et mes paroles, mais, même moi, je ne le savais pas ou je me le niais.

J’ai passé une année extrêmement difficile, à la fois à concilier les rendez-vous des enfants, le travail, la maison, ma nouvelle réalité de maman d’enfant différent. Mais aussi à cause des fausses couches et des émotions contradictoires qui m’habitaient par rapport à mon désir d’avoir un autre enfant et la peur innommable d’avoir un autre enfant handicapé.

Tout ça m’a fait traverser une frontière mince entre la santé approximative et la maladie. Quand les vacances d’été sont arrivées cette année-là, je ne savais pas encore toutes les autres émotions horribles j’allais vivre. Et tout le cheminement que j’allais parvenir à faire.

Le vent de fraicheur

Je l’ai dit souvent que le fait de commencer le blogue Atypiquement Parfaite a été le début d’une transformation majeure dans ma vie. Mais, je me rends compte aujourd’hui, que ce n’est pas que ça.

J’ai consulté une psychothérapeute il y a quelques mois, j’en avais d’ailleurs parlé. Elle a abordé avec moi le concept de pardon et je crois sincèrement, que depuis ce jour-là une transformation a commencé à s’opérer en moi. Ça a été un élément déclencheur important.

Mon sentiment de perte de contrôle est pratiquement disparu. Parce que je m’accorde le droit d’être un humain faillible. Je n’ai pas besoin d’être parfaite. Même si j’aimerais ne jamais rien échapper, c’est impossible et j’ai le droit de ne pas en être capable. Cette prise de conscience-là, pourtant si simple a fait une différence extraordinaire dans mon état d’esprit.

Fil de pensées

Alors que j’ai débuté ce texte en parlant d’une conférence sur les priorités, je me rends compte que la mienne, maintenant, c’est moi. Pour éviter d’avoir ce fort sentiment de perte de contrôle que j’avais, oui, un agenda peut aider, mais essentiellement, ce dont j’avais vraiment besoin, c’était de m’autoriser à être imparfaite.

Au cours de la conférence justement, Sujata Vadlamudy a abordé la méthode des 5 pourquoi. Je n’élaborerai pas la-dessus aujourd’hui, je vais sûrement en parler dans l’infolettre du mois de mars. L’idée est de déterminer ce qui nous bloque et de faire passer ce problème par 5 niveaux de pourquoi. Si je l’applique à ma vie, je pourrais dire que ce qui me bloquait au départ était le sentiment de perte de contrôle et ce que je tire de ma réflexion c’est que ce qui me bloquait réellement, c’était le sentiment de devoir être parfaite en tout temps.

Je suis heureuse d’être en mesure de lâcher prise de plus en plus souvent.

Et vous? Comment gérez-vous vos sentiments de pertes de contrôle? Savez-vous d’où vous vient ce sentiment?

Vivre des problèmes de santé mentale peut entraîner une foule d'émotions inexplicables. Le sentiment de perte de contrôle semble quelque chose qui revient. Le fait de ne plus se reconnaître semble donner l'impression qu'on doit reprendre le contrôle de quelque chose. Voici une réflexion personnelle sur le sujet et ce que je cherchais réellement. #santémentale #pertedecontrole #sentimentdepertedecontrole #prendresoindesoi #5pourquoi #cheminement #croissancepersonnelle

Divulgation: Pour la rédaction de ce billet, je n’ai reçu aucun produit Attitude Orange. D’ailleurs, je n’en ai aucun pour le moment, j’ai simplement feuilleté leurs produits. J’ai uniquement assisté à une conférence gratuite, ouverte à tous, au Bureau en Gros de Kirkland, qui offre d’ailleurs de nombreuses conférences gratuites sur différents sujets. C’est le contenu de la rencontre qui m’a lancée dans cette réflexion.