J’ai l’impression que depuis que je suis devenue mère, mon monde est rempli de superstitions.

La première nuit complète de mon fils j’osais pas trop me réjouir. Parce qu’on le sait. Être contente d’avoir eu une belle nuit, ça porte malheur. Les prochaines sont destinées à être horribles.

Il mange du brocoli! Wow! Je me réjouirai pas trop fort parce que, c’est connu, le lendemain, il va se mettre à détester ça soudainement. Surtout si je l’ai dit.

Des couches de superstitions

Donc à mesure que le temps passe, les mères se mettent à se réjouir discrètement, modérément, pour éviter d’attirer le mauvais sort sur leur famille.

J’ai décidé que c’était assez.

C’est drôle pareil. Je me rappelle exactement de la date (ça fait pas longtemps #mommybrain, you know): 9 septembre 2020.

Je me rappelle exactement du moment où j’ai réalisé consciemment que peu importe ce que je faisais pour jinxer ou « anti-jinxer » ma réalité, ben les choses allaient se produire exactement comme elles étaient supposées de se produire.

Y a aucune corrélation qui existe entre le fait de se réjouir de quelque chose de bien et la mauvaise expérience qui va suivre. Bam!

Minimiser notre valeur à coup de croyances

Toucher du bois après avoir dit quelque chose de positif n’est pas un remède magique. Se toucher la tête quand on ne trouve pas de bois non plus d’ailleurs. La seule chose que ça peut faire dans le fond, c’est de renforcer encore plus la croyance qu’on n’a pas été à la hauteur: notre tête ne vaut même pas du bois. Tsé!

Est-ce qu’on peut prendre le temps de s’arrêter et de regarder tout ça objectivement?

Une mère, c’est une humaine qui est en train d’apprendre à devenir une mère, en même temps qu’elle interagit avec un petit humain qui apprend à devenir un humain.

À moins d’avoir eu une machine à voyager dans le temps ou une vie éternelle, aucune mère n’a eu l’occasion de se pratiquer avant et, je risque peu de me tromper en disant que, on n’est jamais vraiment prête pour ce que la vie de maman nous lance comme défis.

En gardant ça en tête, est-ce qu’on peut, s’il-vous-plait, accepter de se tromper, de faire des erreurs et d’avoir un peu de compassion pour soi-même? Est-ce qu’on peut prendre le temps de réaliser qu’on ne peut pas « jinxer » notre chance en se disant: « Bravo! Tu as fait une belle job de mère aujourd’hui! »?

On jase là.

Est-ce que ça a vraiment du sens ce genre de superstitions là? Ou c’est juste pour se taper sur la tête encore plus de ne pas pouvoir prévoir l’imprévisible?

Je ne sais pas trop ce que je pourrais ajouter de plus en ce moment, mis à part que je vous envoie une grosse dose de douceur et un énorme câlin virtuel.

Toi, la mère! Tu fais ton gros possible et c’est parfait comme ça! Lâche pas, tu es une fantastique apprenante!


Superstitions. On dirait que quand on devient mère, tout est prétexte aux superstitions. Croyez-vous assez en vous pour vous dire que vous êtes en contrôle?