Cette semaine, je suis allée rencontrer la directrice du CPE où va mon 4 ans. Cette rencontre visait à planifier septembre et à faire son classement. Elle voulait savoir si elle le mettait dans un groupe qui « graduait » en juin 2019 ou en juin 2020.

Je me pose plusieurs questions sur le sujet depuis sa naissance, parce que mon cerveau n’arrête jamais: « Est-ce que mon fils suivra un cheminement scolaire « régulier »? Est-ce qu’il devra aller dans une classe adaptée? Quelle influence cela aura-t-il sur son avenir? »

Les enseignants et les services

Quand il est né il y a 4 ans, les enseignants étaient en pleines négociations avec le gouvernement. L’intégration était sur la sellette. Je me sentais interpellée par ces publications. Non, je ne voulais pas qu’on intègre mon fils « à tout prix », je voulais simplement qu’il ait l’opportunité, l’option d’être intégré si c’était ce qu’il y avait de mieux pour lui. Je comprenais très bien les revendications de mes collègues et les demandes incessantes de services adéquats pour les enfants à besoins particuliers. Je connais la réalité de manquer de ressources, mais je ne pouvais pas m’imaginer qu’on case systématiquement mon fils dans une classe spécialisée sans prendre le temps de voir son potentiel. Ça, ça me faisait mal au cœur.

La rencontre de cette semaine m’a ramenée là. Est-ce que j’estimais que mon fils serait capable de faire son entrée en maternelle en même temps que les autres enfants de son âge? Est-ce que je croyais qu’il avait la maturité et les acquis nécessaires?

autobus

Il faut être honnête, je vois de plus en plus le retard qu’il a avec d’autres enfants de 4 ans, mais je ne peux pas me résoudre à complètement mettre de côté la possibilité qu’il soit intégré. Est-ce que c’est ce qui arrivera? Je n’en sais rien, mais laissez lui au moins la chance de faire ses preuves avant de prendre la décision pour lui. Est-ce que ça fait de moi une maman qui ne voit pas les limites de son enfant? Bien sûr que non. Je suis prête à le laisser aller en classe spécialisée si c’est ce qui lui permet de s’épanouir le plus, mais est-ce que je dois nécessairement fermer définitivement la porte à un cheminement plus « régulier »?

Pas de retour en arrière

Une fois que la décision est prise vers le cheminement adapté, il n’y a pas de retour vers le cheminement « régulier ». C’est un chemin à sens unique. Il est possible de faire la transition assez facilement du régulier vers les profils spécialisés, mais le contraire ne se fait pas. La décision qu’on prend avant la maternelle a donc un impact sur toute la suite du processus scolaire. Il y a probablement quelques exceptions dont je ne connais pas l’existence, mais les bureaucrates rendent les choses de plus en plus complexes et difficiles, il faut donc une énergie incroyable aux parents qui voudraient se battre contre les petites boîtes.

Suite à mon billet, il y aura peut-être des gens qui me raconteront leurs péripéties de batailles contre ce système à sens unique et mon cœur de maman serait vraiment heureux de les lire. Alors si vous avez un enfant qui est passé d’une classe adaptée à une classe régulière, racontez-moi ça! J’aimerais vraiment vous entendre!

Adaptations à la garderie

Depuis que notre bonhomme est au CPE, il y a des adaptations qui ont été faites pour lui. D’abord, à son arrivée, il ne mangeait que des purées. Il y avait donc une accompagnatrice à l’heure des repas qui l’aidait à manger pour graduellement le laisser devenir autonome. Cette éducatrice, qui passait quelques heures par jour avec lui, était appelée « shadow ». Nous avons eu des « shadow » à chaque année depuis son entrée au CPE. Ça aide grandement l’éducatrice qui l’a dans son groupe, mais ça aide aussi notre fils puisque cette attention plus particulière lui permet d’apprendre à son rythme. Il apprend, bien sûr, en suivant le groupe et en imitant les amis de son âge, mais ce coup de pouce supplémentaire l’aide à se concentrer d’avantage sur la tâche et les choses importantes.

Ce genre d’accompagnement est précieux pour nous. Au cours de la dernière année, il y a eu une période où il n’avait pas d’accompagnatrice. Il n’y a pas eu de catastrophe, il a bien suivi le groupe, mais quelques temps plus tard, une éducatrice a été engagée et elle l’a accompagné dans toutes ses activités. On a vu une énorme progression chez lui! C’est comme si tout d’un coup, plusieurs choses débloquaient en même temps. On peut donc dire que même s’il est capable de suivre le groupe de façon adéquate, cette adaptation d’avoir un shadow qui le suis dans ses activités quotidienne est un énorme bonus dans sa vie.

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Discussion au bord de la piscine

Ah la piscine! Cette année elle m’apporte bien des surprises!

Alors je vais au cours de mon coco à 8h du matin. C’est en même temps que les pratiques de nage synchronisée. Il y a une maman qui est là pour sa fille à tous les matins et cette semaine, nous nous sommes parlé pour la première fois. Elle est directrice d’une école primaire où il y a des classes adaptées. J’ai pu me faire confirmer toutes les options qui s’offraient à nous pour la rentrée scolaire de notre coco. Elle a été rassurante avec moi par rapport à l’adaptation et au fait que la maternelle nous permettrait de vraiment mieux cibler si le régulier était pour lui ou non. Elle a confirmé aussi que des éducatrices sont engagées pour accompagner les enfants à besoins particuliers quand c’est nécessaire.

Cette discussion a apaisé mon cœur de maman anxieuse et m’a confirmé que la décision que j’avais prise pour mon bonhomme était la bonne.

Conclusion

Mon coco est inscrit dans un groupe qui va graduer en juin 2019. En février, je procéderai à son inscription à l’école primaire de notre secteur, comme s’il entrait au régulier. À partir de là, il sera toujours temps de réajuster nos décisions et de voir ce qui est le mieux pour lui.

On dit souvent aux parents d’enfants à besoins particuliers de prendre un jour à la fois, de franchir une étape à la fois. Puis surviennent des questions qui nous propulsent loin devant et qui nous obligent à regarder plus loin que ce qu’on peut réellement prévoir. Même si le but est d’être à l’écoute des besoins de nos enfants et de leur potentiel, le fait de voir des petites boîtes se former et se refermer sur eux peut être angoissant.

Le classement est un moment important pour tous les enfants et peut être une cause de stress pour plusieurs parents. Je vous souhaite d’être bien guidés, d’être bien accompagnés et de ne pas avoir à vous battre contre des bureaucrates amateurs de petites cases qui ne connaissent pas vos cocos aussi bien que vous.

Comment avez vous vécu le classement de vos enfants? Est-ce une source de stress pour vous? Avez-vous des trucs pour les parents anxieux? De belles histoires à raconter?