Toi la super mom qui pense que tu peux tout faire toute seule: réévalue donc ton affaire tout de suite pendant que tu as encore l’énergie de le faire.

Le burnout parental, ça existe! Ce n’est pas une nouvelle lubie.

Je lisais récemment que pour une maman qui travaille a une charge de tâches équivalentes qu’une femme qui aurait 2,5 emplois à temps plein (environ 98 heures de travail). Quand on considère la charge mentale liée à la maison et la famille, les tâches elles-mêmes et l’emploi qui demande de s’investir et d’être productive, il n’est pas surprenant que des centaines de femmes par année s’épuisent au point de faire un burnout.

Les mamans se font continuellement mettre de la pression par les images véhiculées un peu partout. On y voit des mamans parfaites qui arrivent à tout conjuguer tout en ayant l’air impeccable. Ces images, sont loin de la réalité d’une majorité. deviennent un idéal inatteignable qui ajoute à la pression qu’on se met toutes sur les épaules naturellement.

La pression qu’on se met quand on est maman, et pourtant, les enfants eux, ils ne s’arrêtent pas à ces détails, ils vivent dans la simplicité. Donne toi la chance de le voir, arrête toi un peu pour regarder tout ça à leur niveau.

C’est pas parce que tu n’aimes pas tes enfants que tu prends du temps pour toi, au contraire. C’est parce que tu les aimes que tu prends soin de ta personne, pour être plus disponible pour eux, pour te sentir mieux et leur donner tout ce dont ils ont besoin.

Je parle aux mamans dans ce texte, parce que le burnout parental les touchent particulièrement, mais restons pères le vivent aussi. Cependant, je continuerai à m’adresser aux mamans puisque c’est le point de vue que je connais.

Les idéaux brisés

Un petit exemple

À mon premier, j’avais fait un plan de naissance. Dans ma tête, c’était clair que je ne voulais pas d’épidurale avant que ce soit absolument nécessaire (lire jamais si possible). Dans ma tête, ce dont je rêvais était très clair et j’avais laissé peu de place pour les imprévus. Je me sentais très forte.

Puis le jour J est arrivé. J’ai dû avoir une induction, parce que j’avais du diabète de grossesse et mon bébé semblait être assez grand et lourd. J’ai commencé à avoir des contractions très fortes rapidement. Contrairement à ce que j’avais prévu, j’ai demandé l’épidurale très tôt. Par la suite, le travail a été très lent à progresser. Quand finalement le temps est venu de pousser, j’ai dû pousser pendant près de 4h sans arriver à voir mon fils. J’étais épuisée. Ils ont finalement remarqué que la tête du bébé était mal positionnée donc mes efforts étaient inefficaces depuis le début. Ils m’ont dépêchée vers la salle d’opération pour faire une césarienne.

Pour moi, mon accouchement était un échec sur tous les plans. Quand en plus la montée laiteuse a mis du temps à arriver et que la prise de mon bébé n’était pas efficace pour l’allaiter correctement, j’étais complètement découragée. Mon fils n’avait pas une semaine et tout ce que je m’étais imaginé s’était envolé pour faire place à une suite d’échecs.

Il m’a fallu du temps pour passer par dessus ça. J’aurais facilement pu tomber dans un état dépressif. J’ai eu la chance que ça n’arrive pas cette fois-là.

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De façon plus générale

La maternité ressemble rarement à ce qui est écrit dans les livres ou même ce qu’on se projette comme idéaux. Les seules choses sur lesquelles on peut vraiment compter c’est que notre enfant brise le plan qu’on s’était fait. Il faut être ouvert à l’imprévu constant avec la marmaille, il faut avoir un certain lâcher prise. Certains disent même qu’il faut faire le deuil de la mère idéale.

Comme dans tout deuil, il y a des étapes par lesquelles il faut passer. Avant de pouvoir lâcher prise, il faut prendre le temps d’accepter que tout ne sera pas comme on l’avait imaginé. C’est d’autant plus difficile quand l’image qu’on s’était fait de la maternité était idyllique. Ce n’est facile pour personne de passer des nuits blanches ou entrecoupées de pleurs. C’est donc très important de sentir le support des proches.

Ces différences entre l’image qu’on se faisait et la réalité ne s’arrête pas non plus au stade de nourrisson, mais continue tout au long du développement de l’enfant. Il est très difficile pour une mère de voir son enfant avoir des comportements qu’elle juge inappropriés. C’est d’autant plus difficile si elle prend ces comportements comme des marques de sa propre incapacité à élever son enfant correctement. L’enfant va souvent agir d’une manière différente avec sa mère qu’avec les autres, parce que le niveau de confiance n’est pas le même. Ces comportements peuvent d’autant plus augmenter la difficulté de la maman à faire son deuil de la maternité parfaite.

Se construire sa propre image de la maternité

En plus de se faire recommander de lâcher prise, on se fait dire qu’il est important de rester fidèle à soi même. Mais quand nous devenons mères, il n’y a rien qui nous prépare vraiment à ça. Notre façon d’être une maman est un mélange de plein de choses. Et ça inclus aussi la nouvelle nous qui naît en même temps que notre enfant. Il faut apprendre à apprivoiser un petit être, mais aussi cette nouvelle femme qui entre dans nos vie. Pas facile de rester fidèle à soi-même quand on ne se reconnaît même plus. Et le lâcher prise… ce foutu lâcher prise! Il peut devenir de plus en plus difficile de le mettre en pratique à mesure que les stresseurs s’additionnent.

Impossible de ralentir le temps

Dans un monde où tout va vite, on a souvent l’impression qu’on devrait savoir être mère toute de suite à la naissance de son enfant. Que l’amour pour notre petit poupon rose et plissé devrait être instantané. Mais ce n’est pas toujours le cas. Ce premier constat peut être très déstabilisant. À mesure que les journées (et les nuits) passent, et qu’on apprend à apprivoiser ce petit bout de soi, les difficultés s’additionnent, mais aussi les succès et graduellement, on peut devenir une maman. Mais qu’est-ce qui arrive quand les difficultés semblent plus grandes que les succès?

Et quand l’enfant grandi et que ce lien d’attachement est clairement établi. Il y a toujours une foule d’imprévus qui surviennent. Un enfant est un être à part entière, avec son caractère et sa personnalité. Il doit se construire lui aussi. Et ce n’est pas toujours évident de gérer ses émotions de mamans face à un petit être qui veut s’affirmer.

Face à tous ces défis, pour certaines mamans, il est très important d’être capable de tout faire seule. Devoir demander de l’aide devient une affirmation de l’incompétence et les choses peuvent vite débouler à partir de là.

Et avec le retour au boulot

Le fait de laisser notre enfant au soin de quelqu’un d’autre peut être une source de stress majeur. L’enfant occupe notre esprit même au travail, en plus de toutes les tâches régulières. En reprenant le boulot, on doit donc jongler avec tout ça. Conjuguer la vie professionnelle où on nous demande d’être totalement disponibles et la vie de famille, c’est définitivement un défi de taille.

Dans plusieurs cas que je connais, les mamans ont choisi de retourner travailler à temps partiel uniquement, ce qui leur donne une certaine latitude pour pouvoir combiner plus facilement les deux et éviter la surcharge.

Il est d’autant plus important d’être à l’écoute de son corps et d’avoir un entourage attentif aux signes d’épuisement quand une maman retourne au travail.

Plusieurs indices qu’il faut surveiller

Quand on lit le billet de Liliane Holstein dans le Hoffington Post, on se rend compte que plusieurs signes peuvent laisser présager qu’une maman est sur la voie de vivre un burnout parental.

  1. Vouloir que tout soit parfait, tout le temps
  2. Être au bout du rouleau et ne pas s’en rendre compte
  3. Vivre des sentiments contradictoires face à la maternité
  4. Être totalement épuisée physiquement
  5. Avoir la sensation que tout est trop pour elle
  6. Faire de l’insomnie
  7. Vivre des troubles envahissant de l’humeur
  8. Perdre la libido
  9. Avoir une estime de soi de plus en plus bas
  10. S’isoler
  11. Prendre ou perdre du poids de façon drastique

Il est important que l’entourage soit disponible, non seulement dans les premiers jours de la vie de l’enfant, mais aussi tout au long de la maternité. La disponibilité ne se limite pas à être présent physiquement, mais bien être à l’écoute des signes qui pourraient laisser présager des difficultés plus grandes.

J’ai la chance d’avoir un conjoint qui est à mon écoute. Ces dernières années, malgré la distance, il a pu m’entendre quand je lui ai fait part de mon essoufflement. J’ai également la chance d’avoir des gens disponibles dans mon entourage.

Il est très important de savoir quand c’est trop pour nous, mais aussi de prendre des moments au quotidien pour se retrouver en tant que femme. Ces petits moments pour se rappeler que la femme d’avant ne nous a pas totalement quittée et pour répondre à ses besoins à elle aussi.

Prendre soin de soi est un pas important vers la santé.

As-tu déjà reconnu des signes du burnout parental chez toi? Est-ce que tu prends du temps pour toi?

Je t’envoie plein de douceur.