Le pardon. Pardonner. Me pardonner.

Un mot si important et pourtant si peu utilisé. La dernier fois que je me rappelle l’avoir utilisé vraiment, c’est dans mes cours d’enseignement religieux. Ça date, quand même. Je dis ça, mais j’en ai parlé récemment avec ma psy. Elle m’a donné un exercice à faire la-dessus. Apparemment, mon anxiété aurait un lien avec ça. Eh ben.

Pourquoi le pardon?

La réponse est simple: pour faire la paix.

Le pardon, on l’accorde d’abord pour soi. C’est une action plus égoïste qu’altruiste quand on pense à ça.

Quand l’autre s’excuse, on a le choix d’accepter ou de refuser sa demande. En l’acceptant, réellement, bien sûr on lui ouvre la porte, mais on n’oublie pas ce qui est arrivé. On n’oublie pas la douleur qu’on a ressentie. On fait simplement dire qu’on est prêt à passer à autre chose et à avancer. Et à partir de ce moment, la paix, c’est à nous qu’on l’offre. Pardonner à l’autre permet donc de se sentir mieux.

Mais si j’ai besoin de me pardonner à moi-même?

J’ai écrit à quelques occasions sur les émotions qui m’ont habitées après le diagnostic de mon coco de 4 ans. Elles ont été tellement intenses que la dernière psychothérapeute que j’ai consulté avait utilisé les mots choc postraumatique pour expliquer comment je me sentais. Enceinte de mon troisième coco, j’ai été complètement soufflée par la portée de ces mots. J’étais totalement submergée par des émotions contradictoires d’amour, de honte, de douleur, de peine, de peur, … Je n’arrivais pas à prendre le dessus.

Pendant ma rencontre avec la psy, elle m’a demandé pourquoi je venais consulter. Je lui ai mentionné que je voulais faire le ménage dans ma tête. Au fil des mots, je lui ai dit que je voulais me pardonner toutes ces émotions négatives qui m’ont habitées. J’avais besoin d’être plus douce envers moi-même par rapport à toutes ces pensées totalement contraires à l’amour que je ressentais pour mes enfants.

Mais on ne peut pas pardonner ses émotions

Pourquoi? Parce qu’on ne peut pas les contrôler. On n’a aucun contrôle sur notre ressenti. Alors pour avancer par rapport à cette situation, je ne pourrai que tenter d’accepter les émotions qui m’ont habitées et de faire la paix avec moi-même. Sans oublier, sans excuser, mais en avançant.

Tenter l’impossible est une source d’anxiété

Chercher à contrôler nos propres émotions alors que c’est quelque chose d’incontrôlable, ça mène à des conflits intérieurs. Plus les émotions sont intenses, plus on s’éloigne de la paix intérieure. L’anxiété, la dépression, la colère sont souvent des conséquences qu’on obtient lorsqu’on tente de contrôler ce qui ne se contrôle pas.

Tenter l’impossible et oublier de vivre

En consacrant de l’énergie à tenter de se pardonner, alors que c’est impossible d’excuser des émotions qu’on n’a pas voulu ressentir au départ, on en vient à oublier de vivre. Pour pardonner, il faut d’abord que la faute existe.

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Avancer sans oublier la douleur

Donc, il y aurait un lien direct entre le pardon et le fait de pouvoir avancer. La colère est l’ancre qui nous retient dans le passé. Et laisser aller, ne pas oublier, mais accorder la paix, ça permet d’aller de l’avant.

Étrangement, cette discussion avec la psy, si courte, mais à la fois si importante, m’a permis de mettre le doigt sur des choses qui me retenait depuis longtemps. M’excuser à moi-même et prendre conscience qu’au fond, je n’étais pas réellement responsable de ce que je ressentais. Ça a été très libérateur de réaliser ça. Malgré les larmes, malgré la douleur, malgré les souvenirs difficiles que ça a fait remonter en moi, réaliser que j’avais oublié de vivre pour des émotions incontrôlables m’a fait un bien fou.

Pardonner à l’autre, se faire pardonner

S’excuser, accepter les excuses sont aussi des actions libératrices. L’idée derrière ça est toujours d’aller chercher une paix intérieure qu’on a perdue. Mais je réalise que je n’y connais rien. Dans les dernières années, c’est envers moi-même que j’ai été la plus dure. Les autres? Je leur ai déjà pardonné. Je mettais toute mon énergie à être en colère envers moi-même.

Par contre, pour ceux et celles qui voudraient en lire plus sur le pardon de l’autre, j’ai lu un texte très pertinent sur le sujet sur le magazine Psychologies. On y parle des 7 étapes du pardon et c’est très bien expliqué.

  • Décider de ne plus souffrir
  • Reconnaitre que la faute existe
  • Exprimer sa colère
  • Cesser de se sentir coupable
  • Comprendre celui qui nous a blessé
  • Prendre son temps
  • Redevenir acteur de sa vie

Je vous invite à aller en lire d’avantage si ça vous interpelle.

Être doux envers soi-même et reprendre le contrôle

Je me rends compte que j’avais vraiment besoin de ces mots pour reprendre le contrôle de ma vie. Comme plusieurs, je ne suis pas aussi douce envers moi qu’envers les autres et je dois en prendre conscience pour le changer. Je dois m’accorder le droit à l’erreur, mais aussi le droit de vivre mes émotions pleinement.

Je crois que beaucoup de femmes ont tendance à se faire passer en dernier et à être dures envers elles. C’est important d’arriver à prendre conscience de nos défis et d’y travailler, sans oublier, pour avancer.

Soyez doux avec vous!

Et vous? Que pensez-vous du pardon? Croyez-vous qu’il soit essentiel à votre paix intérieure?

Oublier de vivre - Le pardon pour avancer