À prime abord, je crois que je pourrais être perçue comme une personne extravertie à cause de mon métier, de ma présence sur les médias sociaux et de ma façon d’exposer ma vie au grand jour depuis quelques mois. Pourtant, ce n’est pas le cas. Je colle plutôt au profil de l’introvertie, toute en nuances et en contradictions.

J’ai des images très nettes de moi au secondaire, passant mes pauses de diner à lire à la bibliothèque. Dévorer des kilomètres de livres. J’aimais mieux être là que dans le brouhaha de la place publique. C’était paisible et rassurant. Dans ce temps-là, je ne me posais pas la question à savoir si c’était singulier de faire ça. J’étais bien, c’était le plus important.

Dans les dernières années, j’ai beaucoup travaillé sur moi. Je me suis beaucoup questionnée sur les choses qui me rendaient anxieuse. Je me suis rendue compte que j’étais une introvertie dans le fond. Et que ça contribuait sûrement à une bonne partie de mon anxiété.

calme

J’aime les gens, vraiment!

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, tous les introvertis ne sont pas associables, au contraire. J’aime avoir des discussions animées sur différents sujets. Quand je suis convaincue de mon point de vue, je sais défendre mon opinion, avec ou sans subtilité. J’aime passer du temps de qualité avec les gens, échanger, rire. Par contre, ça va m’arriver de me refermer sur moi-même ou partir dans mes pensées, prendre une petite « pause » juste pour me ressourcer quelques instants.

En fait, les situations qui vont me rendre plus anxieuses sont celles où je suis forcée de discuter avec des inconnus. J’ai aussi de la difficulté avec le small talk. Ça ne veux pas dire que je suis incapable de rencontrer de nouvelles personnes ou discuter de tout et de rien, ça veut dire que je dois parler à la « moi anxieuse » avant. Et ça va arriver que, si je connecte bien avec la personne, ça va se passer facilement. Je vais quand même plus souvent attendre qu’on amorce la conversation. Ça me rends extrêmement mal à l’aise d’être la personne qui brise la glace. Une fois que c’est fait, ça va mieux.

Mon métier me demande de m’adresser à des gens et j’aime vraiment ça. Mais c’est très différent d’être devant une classe et enseigner un sujet que je maitrise bien que d’aller dans une rencontre où je ne connais personne et devoir me mélanger au groupe. Dans un contexte où je dois rencontrer plusieurs nouvelles personnes, j’aime bien avoir quelqu’un que je connais dans la foule, un repère, ça me sécurise beaucoup.

J’ai aussi des amis précieux avec qui ça me fait toujours plaisir de discuter. Je me sens à l’aise avec ces personnes-là et quand je suis à l’aise, je peux être moi-même, dans mon humour un peu awkward, mon sarcasme et mes réflexions un peu décalées. Je ne me permets pas d’être comme ça avec n’importe qui et dans n’importe quelles circonstances. Ceux et celles qui se reconnaissent ici, faites-moi signe!

J’ai besoin de temps solo

En fait, j’aime être avec des gens, mais quand l’activité est trop longue, je m’isole dans ma tête. J’ai aussi tendance à m’asseoir un peu en retrait et si je ne peux pas le faire, je vais rester debout.

Après une longue activité, j’ai besoin de me ressourcer en m’isolant physiquement. Écouter ma musique ou une émission de télé, écrire, lire. Quand je suis dans un moment comme ça, j’accepte mal qu’on m’interrompe, parce que c’est un moment nécessaire pour refaire mes forces. Une fois mes batteries rechargées, je suis capable de reprendre des activités sociales sans problème.

solo

Je devrais aussi fermer mes applications de discussion instantanées plus souvent. J’ai beaucoup de difficulté à ignorer des messages entrant et si je viens de m’asseoir pour écrire ou me déconnecter le cerveau d’une surstimulation auditive, je trouve ça tout, sauf reposant. Être sur mon ordinateur ou mon téléphone portable à fureter les réseaux sociaux et jouer à des jeux de logique, pour moi, est un moyen de m’aérer l’esprit. Un message impromptu peut m’apparaitre intrusif à l’occasion, mais je suis incapable de les ignorer.

C’est la même chose si un humain petit ou grand vient me parler pendant ma petite pause. Quand, enfin, je peux m’asseoir après une longue journée, me faire demander un verre d’eau par mon grand peut faire monter mon anxiété à 1000 tout d’un coup, sans raison apparente, simplement parce que j’avais besoin de cette pause et qu’elle a été repoussée à plus tard.

Je serais facilement capable de passer une semaine ou plus avec moi-même sans m’ennuyer. Tant qu’il y a un réseau sans fil, des crayons de couleurs et des mots croisés. Des oiseaux, des fleurs, un lac ou la mer, c’est mon idée du paradis. Ok, j’ai dit une semaine, mais après 24h, mes enfants et mon chum me manquent. J’ai dit nuances et contradictions.

Trop de bruit me dérange quand je fais une tâche

Je suis facilement incommodée par le bruit. Et quand plusieurs personnes me parlent en même temps, je trouve ça difficile à gérer. Allo! Maman d’enfants différents ici! Si je n’ai pas bien dormi, mon seuil limite est très bas. J’ai de la difficulté avec la cacophonie du matin alors que tout le monde veux ses toasts en même temps que le deuxième joue de l’harmonica. Ces moments-là sont particulièrement anxiogènes, même si c’est chez nous et même si ce sont mes enfants. Ça me prends énormément d’autocontrôle ces jours-là, et quelques cafés.

Je suis vraiment douée avec les trucs abstraits

Un des trucs qui me fait particulièrement triper, c’est de jouer dans le code pour modifier des petits trucs pour le blogue. A une certaine époque, j’aimais vraiment faire de la programmation. Je suis sure que j’aurais été bonne là-dedans et en plus, je ne voyais jamais le temps passer en faisant ça. Mais en même temps, je n’ai jamais senti que c’était ce que je voulais faire de ma vie. C’est un bon hobby.

programmation

Je suis aussi bonne en mathématiques et en sciences. J’aime ça. Je trouve ça captivant. Dans mon téléphone, j’ai une dizaine de petits jeux de logique qui demande de faire du calcul mental, c’est parfait pour moi.

Comme j’ai un esprit d’analyse et je suis capable de focusser sur les détails. Ça aide dans la compréhension des concepts abstraits. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis perfectionniste, mais dans certains domaines, je suis perfectionniste. Oui, oui! Je suis toute en nuances et en contradictions!

En conclusion

Je suis une personnes sociable si vous venez me parler puisque je me sens mal à l’aise de faire les premiers pas. Ce n’est pas parce que je suis introvertie que je ne peux pas sortir de ma zone de confort à l’occasion, mais il me faudra sûrement du temps pour m’acclimater et pour décompresser après l’activité. Le fait de savoir pourquoi je vis de l’anxiété dans des situations sociales alors que j’aime discuter et partager, ça m’aide à être plus en paix avec moi-même.

Si vous avez envie d’un petit test, pour le plaisir, parce que ça ne colle pas toujours à 100% ces trucs-là, j’ai trouvé celui-ci. (Je ne suis pas affiliée ni de près ni de loin à ce magazine en ligne.)

Croyez-vous être plutôt une personne introvertie ou extravertie?