Dans les dernières années, j’ai traversé toutes sortes d’émotions. Il m’est arrivé souvent, très souvent, d’avoir des pensées parasites dans la tête. Des pensées sombres qui ont encombré mon esprit de mots pas très gentils envers moi-même. Si quelqu’un me disait que j’étais une bonne mère, j’avais automatiquement des milliers d’exemples pour prouver le contraire. Non, je n’y croyais pas, je ne me voyais pas comme ça. Je baignais dans un drôle de tourbillon où je vivais le syndrome de l’imposteur. Je ne me sentais pas à ma place comme maman, même si j’aimais mes enfants de tout mon cœur. Et il a fallu que je travaille là-dessus, que j’apprenne à me regarder de l’extérieur, pour me rendre compte que je faisais une pas pire job de mère finalement.
Qu’est-ce qu’une bonne mère?
Avant de vous lancer dans la lecture de ce billet. Je voudrais qu’on s’entende sur une définition de ce que ce serait une bonne maman.
Si pour vous, une bonne mère est à l’écoute exclusive de ses enfants, qu’elle ne doute jamais et qu’elle est toujours parfaite, en toute circonstances. Alors ce texte n’est pas pour vous.
D’après moi, il est possible de faire des erreurs. Je crois sincèrement qu’une maman, ça apprends constamment et que ça doit être prêt à se remettre en question souvent. Mais une bonne mère, c’est aussi une femme, à l’écoute de ses besoins à elle. Parce que pour être une bonne maman, il faut aussi être en mesure de prendre soin de soi.
Alors si on est d’accord sur ces termes, cette lecture est sûrement plus dans votre lignée de pensée.
Apprendre à s’écouter
S’écouter, ça ne veut pas dire de laisser la place aux pensées négatives. Ça ne veut pas non plus dire se laisser aller. Ça veut simplement dire de prendre le temps de faire de la place à nos besoins de femme en étant douce et bienveillante envers nous-même aussi. Apprendre à accueillir nos émotions et leur laisser de la place, mais aussi regarder ce qui se cachent sous ces émotions et en prendre soin.
Être une mère, c’est exigeant. Ça demande beaucoup de créativité, de patience, de douceur. Il faut être à l’écoute de l’autre, constamment. Avec des enfants en bas âges, il faut savoir décoder, deviner. Il est facile de s’oublier. Toute cette énergie qu’on prend à rendre tout le petit monde heureux, on ne l’a pas pour nous.
Combien de maman oublient de prendre leur douche? Ou même de manger? (C’est peut-être juste moi alors? ou pas…)
Ces quelques minutes qu’on prend pour soi à travers la journée, juste pour se faire du bien. Ce ne sont pas des minutes perdues, bien au contraire. C’est de l’énergie qu’on gagne pour être disponible et patiente pour les autres. S’écouter, c’est s’aimer.
Apprendre à faire taire les pensées parasites
Les pensées parasites sont celles qui nous disent qu’on n’est pas bonne, qu’on aurait dont dû, qu’on pourrait faire tellement mieux, que la voisine est vraiment meilleure que nous. C’est pensées nous habitent et nous rendent plus fragiles. Elles nous font perdre de vue l’essentiel. On n’est plus en train de profiter du moment ou d’aimer nos enfants, on est dans un tourbillon malsain, on est en compétition. Souvent avec des images qui n’existe même pas, parce qu’on ne voit pas le portrait entier, seulement ce qui parait.
Faire taire les pensées parasites? Comment on pourrait faire ça? Peut-être simplement en trouvant des exemples où on est bonne, où on a réussi, où on a su bien réagir. Quand une pensée vient nous empêcher d’avancer, et si on trouvait l’exemple où on a pu faire face et prendre les devants?
Et s’il est parfois difficile de trouver les exemples sur le coup, pourquoi ne pas prendre en note les moments où on est fière de nous? Les noter et les mettre en évidence pour s’en imprégner. Voir au quotidien qu’on a fait des bons coups, souvent, dans des moments qui étaient parfois difficiles. Lire et relire ces anecdotes de notre propre quotidien, où on a été une bonne mère et qu’on s’en est rendue compte pour finalement réaliser ce qu’on est vraiment, ce qu’on vaut vraiment.
Être mère, c’est un défi!
Personne n’est née mère. Toutes ont eu à apprendre à le faire. Aucune mère n’est parfaite. Celles qui le semblent vivent aussi des doutes quotidien. Une mère qui ne se remettrait jamais en question sur ses interventions serait probablement une mauvaise mère en fait. Sans dire que la meilleure mère est celle qui se pose le plus de questions, on peut dire que celle qui prend le temps de se reconstruire régulièrement en fonction de ses défis est certainement sur un meilleur chemin que celle qui ne change jamais.
C’est un défi d’être à la fois présente pour soi et pour sa famille, dans cet ordre, pour ne pas s’oublier. Ce n’est pas facile d’être à l’écoute de tous un chacun et de s’adapter aux différents besoins, tout en prenant soin de soi même pour ne pas craquer. Pour être disponible, il faut être en pleine possession de ses moyens et pour ça, il faut s’écouter.
La meilleure mère au monde sera celle qui pourra s’adapter à tout ça, sans s’en sentir coupable.
La meilleure mère au monde sera celle qui aimera ses enfants et arrivera à s’aimer elle aussi.
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