De plus en plus, on entend parler de l’impact des stresseurs environnementaux sur l’ADN. La pensée peut, elle aussi faire partie de ces stresseurs. L’intention ici n’est pas de faire un cours complet sur la biologie et l’évolution, mais d’établir certaines bases permettant de comprendre comment c’est possible que le simple fait d’être stressé modifient l’expression de nos gènes.

Évolution accélérée

Pour la plupart d’entre nous, nous avons reçu une éducation faisant la promotion du Darwinisme comme étant la théorie la plus probable pour expliquer l’évolution des espèces. Cependant, de plus en plus, on commence à s’intéresser au concept du Lamarkisme qui est une théorie selon laquelle les êtres vivants ont subi, au cours de leur évolution, des transformations régulières et de plus en plus complexes en adaptation au milieu, à l’environnement. Ces mutations sont, par la suite transmises à la descendance. Bref, le Lamarckisme semble de plus en plus faire de sens quand on s’intéresse au développement cellulaire.

Les détracteurs du Darwinisme sont de plus en plus nombreux à mesure qu’on voit se développer des sciences comme l’épigénétique, qui étude justement l’impact de l’environnement et des stresseurs environnementaux sur l’expression des gènes.

Récapitulatif de biologie

Quand on observe une cellule, on voit d’abord la membrane et le noyau. Ce sont des structures familières dont on voit souvent la représentation.

Quand on pense au noyau, très rapidement, on s’imagine les chromosomes bien formés à l’intérieur de celui-ci. Sauf que, la plupart du temps, en fait dans plus de 95% de la vie de la cellule, l’ADN n’est pas enroulé sous forme de chromosomes, mais plutôt déroulé, sous forme de filament à double hélice. Les chromosomes, c’est la forme que prend l’ADN quand la cellule est sur le point de se diviser uniquement.

Donc, chez l’humain, dans le noyau, on retrouve 46 brins d’ADN, 23 qui proviennent du père, 23 qui proviennent de la mère. Chacun de ces brins d’ADN sont formés de ce qu’on appelle des bases azotées. Il en existe 4 : l’Adénine (A), la Cytosine (C), la Thymine (T) et la Guanine (G). Chaque brin d’ADN contient un nombre variable de gènes pour un total de 28 000 à 35 000 gènes chez l’humain.

Un gène, c’est simplement une séquence de centaines de bases azotées qui ont un ordre précis. Et comme on a 2 copies de chaque chromosome (une provenant du père et l’autre provenant de la mère), on se trouve à avoir 2 copies de chaque gène. Ce qui est extrêmement pratique en cas d’erreur de codage.

Chaque cellule de notre corps contient exactement le même matériel génétique de base, c’est-à-dire que si on prenait une cellule de cerveau, une cellule de foie et une cellule de peau, on trouverait exactement les mêmes gènes sur les mêmes 46 chromosomes. Chaque noyau cellulaire contient une copie de notre matériel génétique.

Transcription, traduction

Pour avoir accès aux informations contenue dans un gène et en fabriquer une protéine, il y a tout un processus.

L’ADN ne peut pas sortir du noyau. C’est une molécule qui est trop grosse pour passer à travers la membrane nucléique. Il est donc nécessaire de le copier dans un format qui est en mesure de sortir du noyau et ce format c’est l’ARN. L’ARN est donc une copie, simple brin, d’une séquence de bases azotées qu’on appelle gène.

La transcription commence par le repérage du gène à copier. Ce gène commence toujours par le même groupe de 3 bases azotées (codon) qui code pour la méthionine (un acide aminé), qui correspond au codon d’initiation. Une fois ce groupe repéré, une molécule vient se positionner sur l’ADN de façon à séparer les deux brins. Une fois séparés, des bases azotées d’ARN viennent se lier aux bases azotées d’ADN correspondantes.

C’est important de savoir que l’ARN est composé de 4 bases azotées : l’Adénine, la Cytosine et la Guanine, comme l’ADN, mais aussi l’Uracile (U), qui vient remplacer la Thymine, qui est unique à l’ADN.

La façon dont la transcription se fait, c’est que si, sur le brin d’ADN on retrouve de l’Adénine, c’est l’Uracile qui s’y colle pour former l’ARN. Si sur l’ADN on retrouve de la Cytosine, c’est de la Guanine qui s’y colle, et ainsi de suite. On se retrouve donc avec une copie « miroir » de l’ADN sous forme d’ARN. Et une fois la copie terminée, le brin d’ARN peut sortir du noyau pour aller rejoindre un petit organite qu’on appelle le ribosome qui, lui, va être en charge de traduire les codons en acides aminés pour fabriquer une protéine.

C’est important de savoir que, pour déterminer quel gène sera transcrit sous forme d’ARN, la cellule reçoit un message de la part de son environnement. Ce signal est souvent sous forme d’hormone. L’hormone est une protéine, qui traverse la membrane cellulaire et qui la stimule de façon à ce qu’elle crée la copie d’un gène en particulier ou d’un groupe de gène sous forme d’ARN pour en fabriquer une nouvelle protéine qui servira à différentes fonctions selon le type de cellule dont il est question.

Le travail du ribosome, c’est essentiellement de « lire » la séquence de bases azotées de l’ARN messager (celui qui sort du noyau) de façon à permettre à l’ARN de transfert de venir se coller au codon auquel il correspond et ainsi offrir son acide aminé au ribosome. Le ribosome « récolte » les acides aminés pour en créer une chaine, dans le bon ordre selon la séquence inscrite dans l’ARN et lorsque cette chaine est complétée peut ensuite procéder à la fabrication de la protéine.

Parenthèse sur les codons

Il existe 64 codons. Ceux-ci correspondent à un groupe de 3 bases azotées. On a déjà vu qu’il existe 5 bases azotées différentes, c’est-à-dire l’Adénine (A), la Cytosine (C), la Guanine (G), la Thymine (T, unique à l’ADN) et l’Uracile (U, unique à l’ARN).

Chacun de ces 64 codons correspondent à un acide aminé. On retrouve 20 acides aminés chez l’humain. Certains sont dits essentiels, c’est-à-dire qu’on doit absolument aller les chercher dans la nourriture qu’on mange. Alors que d’autres sont dits non essentiels, c’est-à-dire que le corps est en mesure de les fabriquer.

En Human Design et dans les Gene keys, notamment, on travaille avec des hexagrammes. Ceux-ci sont une « pile » de 6 lignes, yin ou yang, brisées ou pleines. On peut scinder chacun des hexagrammes en 3 sous-groupes de 2 lignes. En faisant ça, on se rend compte qu’il existe uniquement 4 variations possibles de yin et de yang : yang-yang, yang-yin, yin-yang et yin-yin. Ces 4 combinaisons sont associées aux 4 bases azotées de façon à faire correspondre chacun des 64 hexagrammes aux 64 codons. C’est ainsi que Richard Rudd et Ra Uru Hu ainsi que plusieurs auteurs s’intéressant aux hexagrammes ont commencé à faire des parallèles entre les hexagrammes et les acides aminés.

C’est une exploration fascinante en soi et j’aborde ces concepts dans le cadre du programme L’Observatoire.

Les protéines

Donc essentiellement, l’ADN contient des milliers de gènes, chacun de ces gènes peut être transcrit sous forme d’ARN ainsi, ce dernier peut sortir du noyau et être lu par un ribosome. Le ribosome a ensuite comme travail d’associer chacun des codons à un ARN de transfert qui permet de traduire les codons en acides aminés. Le ribosome peut ainsi prendre l’acide aminé transporté par chaque molécule d’ARN de transfert pour construire une chaine d’acide aminé qui servira à la construction d’une protéine.

Chez l’humain, on l’a déjà dit plus tôt, il entre 28 000 et 35 000 gènes qui permettent de différencier l’ensemble des personnes pour en faire des êtres uniques génétiquement. Ce qui détermine comment les gènes vont s’exprimer dépend donc de plusieurs facteurs dont, entre autres, les structures plus complexes des protéines.

Une protéine n’est pas simplement une chaine d’acides aminés. En fait, c’est une chaine d’acides aminés repliée d’une façon très précise. La cellule contient d’autres organites (autres que le ribosome) qui ont pour fonction de finaliser la fabrication des protéines pour qu’elles puissent sortir de la cellule et accomplir leur rôle correctement.

Selon la façon dont une protéine va être « pliée » sur elle-même, formée, fabriquée va influencer la façon dont elle va s’exprimer. C’est ainsi qu’on peut commencer à percevoir certaines différenciations.

La chimie du corps, la chimie de la cellule va donc déterminer comment la protéine va pouvoir être exprimée.

Une protéine contient en moyenne 500 acides aminés, parfois associés à un seul gène, parfois en combinant plus d’un gène pour une structure plus complexe.

Parenthèse sur les rôles des protéines

Les principaux rôles des protéines sont :

  • Enzymes : influencer la vitesse de réactions chimiques dans le corps
  • Transport : déplacement de certaines molécules dans le corps
  • Moteur : entrainer des mouvements
  • Structure : donner une forme, un soutien, tant aux cellules qu’à certains organes
  • Hormone : coordonner certaines fonctions du corps
  • Défense : implication dans l’immunité
  • Signalétique : communication cellulaire
  • Pigment : couleur de certains organes

Même si chacune des cellules du corps contient les gènes pour fabriquer l’ensemble des protéines nécessaires au fonctionnement du corps en entier, les cellules se spécialisent au cours du développement. Donc, même si à la base, on est issu d’une seule cellule non spécialisée, rapidement, au cours du développement embryonnaire, la chimie du corps va défini quel gène pourra ou ne pourra pas être exprimé dans telle ou telle partie du corps.

Une cellule de cœur, qui est musculaire, va donc fabriquer certaines protéines structurelles donnant une forme particulière à la cellule cardiaque, va aussi produire certaines protéines signalétiques qui permettront aux cellules cardiaques de recevoir les messages appropriés pour se contracter plus ou moins rapidement selon les circonstances. Alors qu’une cellule du cerveau, contenant exactement les mêmes gènes ne va pas exprimer les mêmes séquences de codons puisque la structure est différente, puisque les fonctions sont différentes, puisque l’environnement, la chimie de l’environnement dans lequel baigne le cerveau, dans lequel baigne le cœur sont différents.

Ainsi, la chimie entourant la fabrication de la protéine, la chimie de la cellule elle-même et de son environnement va avoir une influence non seulement sur l’expression des gènes, mais sur la façon dont les protéines vont être fabriquées dans leur structure primaire, mais aussi secondaire, tertiaire et quaternaire.

Un pH différent, par exemple, va faire en sorte qu’une même séquence d’acides aminés va être repliée d’une façon différente dans sa structure secondaire ou tertiaire et, ainsi, ne constituera pas la même protéine comme produit final. Et c’est ce qui permet de commencer à comprendre tout l’impact que peut avoir l’environnement sur l’expression saine de nos gènes, sur les carences en certaines protéines ou sur la bonne ou mauvaise transmission d’informations à travers notre corps.

L’épigénétique

C’est un concept qui est de plus en plus accepté dans les domaines scientifiques « sérieux », plusieurs auteurs osent maintenant l’aborder puisque les études sont de plus en plus nombreuses sur le sujet.

Je pense à des auteurs de la communauté scientifique comme Bruce Lipton, ou même Gabor Maté, qui en parlent dans leurs livres, mais aussi des auteurs plutôt associés au domaine de la spiritualité et du développement personnel comme Gregg Braden ou Joe Dispenza notamment. Ceux-ci abordent le concept de l’épigénétique à demi-mots, mais ça reste que c’est le concept sous-jacent à ce qui est expliqué dans leurs livres.

Essentiellement, ce que l’épigénétique explore, c’est l’impact des stresseurs environnementaux, incluant la pensée, les aliments consommés, le bruit, les champs électromagnétiques, etc, sur l’expression même des gènes.

On a vu que pour qu’une protéine soit fabriquée, l’ADN devait pouvoir être copiée sous forme d’ARN messager qui, à son tour pourra sortir du noyau et être traduite en acides aminés. Ceci dit, pour pouvoir copier le gène nécessaire à la fabrication d’une protéine, une molécule doit intervenir à l’intérieur du noyau pour repérer le codon d’initiation et séparer les brins d’ADN et permettre à l’ARN de faire la copie.

Dans certaines circonstances, les stresseurs vont faire en sorte qu’un groupe méthyl viendra se coller à l’ADN à certains endroits et empêcher cette molécule de faire son travail. Si la molécule ne peut pas lire l’ADN, trouver le codon d’initiation et séparer les brins d’ADN, le gène ne peut pas être copié, la protéine ne peut donc pas être produite par la cellule. On dit que le gène ne peut pas s’exprimer.

L’impact du stress, une cellule à la fois

Donc si j’ai une cellule cardiaque, dont des groupes méthyls viennent bloquer l’expression d’un gène qui permettrait de faire contracter le muscle cardiaque, ça ne veut pas dire que l’ensemble de mon cœur ne pourra pas se contracter. Ça veut uniquement dire que cette cellule précise là ne pourra pas le faire. Pour que l’impact du stress soit assez grand pour que l’ensemble de mes cellules cardiaques perdent leur capacité à se contracter, il faudrait que l’ensemble des cellules de mon cœur soient affectées par ces groupements méthyl. Et pour ça, il faudrait que je sois face au même stresseur pendant une période prolongée sans que mes cellules aient la capacité à se reproduire et se regénérer. C’est donc un ensemble de plusieurs facteurs qui doivent être réunis pour que l’impact soit durable et irréversible.

C’est pour ça aussi que, dans la littérature scientifique, on s’intéresse particulièrement aux stresseurs sur le corps des enfants puisque c’est au moment du développement tant physique qu’émotionnel que les stresseurs auraient le potentiel de causer le plus de dommage.

Gabor Maté aborde d’ailleurs le sujet dans son livre The myth of Normal notamment, dans lequel il parle du stress ressenti par la mère au cours de la grossesse et du stress sur le nouveau-né.

Ceci dit, c’est souvent à l’âge adulte qu’on voit réellement l’impact du stress sur l’expression des gènes puisqu’à un moment, la régénération des cellules, leur reproduction ralentit. On se retrouve avec un plus grand nombre de cellules qui meurent versus la quantité de cellules qui naissent. C’est ce qu’on appelle le vieillissement. Avec un plus petit nombre de cellules vivantes, la proportion de cellules ayant accumulé des groupements méthyl augmente et l’impact de celles-ci peut donc se faire de plus en plus sentir.

C’est pour ça, entre autre, qu’on voit un plus haut taux d’apparition de maladies auto-immunes et dégénératives avec l’âge et ce pourcentage est encore plus élevé chez les femmes et dans les populations vulnérables puisque ces personnes sont davantage exposées au stress, à la pression de la société de la façon dont elle est construite.

Des solutions?

Tout ce qui est stratégies de gestion du stress, pleine conscience, exercice physique, etc, sont reconnus pour avoir un impact positif sur la santé cellulaire. La communauté scientifique en fait d’ailleurs la promotion.

Des modalités comme le Human Design, l’astrologie, les gene keys, la spiritualité, pour ne nommer que celles-là, contribuent, à leur façon à travailler en pleine conscience, mais aussi à accueillir notre différence, à faire évoluer les mentalités dans le collectif. Sans dire que ce sont les remèdes absolus au stress, ils sont des outils supplémentaires sur lesquels on peut s’appuyer pour ouvrir notre conscience, travailler d’une façon plus cohérente avec nos rythmes naturels et s’ouvrir à l’autre de façon humaine et bienveillante.

Plus on apprend à connecter à notre propre corps, à être attentif à notre mode de fonctionnement unique, plus on arrive à réduire notre rapport au stress et, ultimement, on le souhaite, ça pourrait contribuer à diminuer l’impact de ces stresseurs sur notre ADN.

Ce billet est la retranscription d’un événement qui a eu lieu Live le 10 janvier 2024 sur Le Prisme, une communauté Discord où on explore le Human Design, les Gene keys et l’astrologie de façon conviviale

Jeune fille qui pense et représentation stylisée d'une hélice d'ADN en train de se briser