Je suis en train de lire Daring Greatly de Brené Brown. J’en suis environ à la moitié, mais je dois dire que ses mots me font vraiment réfléchir beaucoup. Dans la première partie de son livre, elle parle de vulnérabilité et de honte notamment. Ce sont ces deux thèmes que je veux aborder aujourd’hui, parce que ce sont deux choses qui m’ont beaucoup accompagnées ces dernières années.
La honte
Pour moi, la honte fait référence à toutes les fois où j’ai eu l’impression de ne pas être à la hauteur. Pas la hauteur en tant que personne en général, mais en tant que maman en particulier. Ce sentiment était très fort, vraiment très fort. Et je l’ai ressenti plusieurs fois dans les dernières années. C’est un constat très difficile à faire.
Crises de honte
J’ai eu honte de la façon dont j’ai accueilli le diagnostic de mon fils de 5 ans. J’ai eu honte d’avoir pris pour acquis que mon grand était plus mature qu’il ne l’était en réalité à cause de sa douance. La honte m’a aussi envahie plusieurs fois quand je suis allée chercher mes enfants à la garderie et qu’il y avait des crises ou qu’ils ne voulaient pas quitter. J’ai eu honte d’avoir besoin d’aide pour arriver à me reposer et à y voir plus clair.
J’ai eu honte pour plusieurs autres choses en fait, mais celles-ci sont certainement mes plus grandes hontes des dernières années.
À chaque fois où j’ai ressenti cette honte, je suis tombée dans un genre de crise d’anxiété qui a duré plusieurs minutes, voire, des heures. Les symptômes de ces crises étaient très nombreux et pouvaient inclure de la colère, de l’irritabilité extrême, de l’hyperventilation, des étourdissements, et j’en passe.
Dans son livre, Brené Brown appelle ça une crise de honte. Les symptômes qu’elle énumère sont très similaires à ce que j’expérimentais.
Se pardonner ses imperfections
Ce que son texte m’a fait prendre conscience par contre, c’est que je n’en fais plus vraiment de crises de cette ampleur. C’est très précieux comme réalisation parce que je perçois tout le cheminement que j’ai fait.
Ce qui m’a aidée, j’en suis convaincue, c’est le fait d’avoir accepté d’être imparfaite. Je me pardonne mes imperfections. Je suis plus bienveillante envers moi-même et je suis consciente que je suis humaine. Mes enfants sont des petits humains eux aussi. Ils ont le droit de vivre des émotions et de ne pas encore savoir comment les exprimer. Ce n’est pas moi qui suis en cause quand les choses tournent mal, c’est le fait qu’ils ne sont pas encore en mesure de contrôler leurs émotions. C’est à moi de les accompagner, bien sûr, mais je dois accepter que ça prend du temps, de la patience, de l’empathie. Ce constat est précieux et aidant.
Bien sûr, il arrive encore qu’une petite voix me parle et me demande : « Mais qu’est-ce que les autres vont penser? Ton fils est encore en train de faire une crise de bacon sur le plancher de la garderie. Comment tu vas être perçue comme mère? » Mais je réussi assez souvent à faire taire cette petite voix-là. Je m’assure que mon enfant soit en sécurité, je lui parle, je reste près de lui et je l’accompagne de mon mieux. Je fais tout en mon pouvoir dans les circonstances pour accélérer le processus et retourner à la maison, où c’est généralement plus facile. Une fois rentrés, on fait des activités paisibles, on prend soin de nous et on s’ajuste, pour que la prochaine fois se passe mieux.
J’arrive à lâcher prise de plus en plus souvent.
La vulnérabilité
Pour Brené Brown, la vulnérabilité, c’est le fait de s’ouvrir au risque d’être blessé.
Je crois que quand on arrive à apaiser ce sentiment de honte dont je parlais plus haut, c’est là qu’on peut réellement s’ouvrir, être vulnérable et bienveillant envers soi.
Être ouvert et cheminer
Je pense que depuis la création du blogue, je suis plutôt vulnérable dans mes propos. J’aborde des sujets qui sont parfois controversés, parfois tabous, comme la santé mentale ou la différence. Je sais pertinemment que ce que je dis pourrait froisser certaines personnes, mais je l’accepte. Ce n’est pas tous les jours qu’on parle de choc post traumatique ou de dépression sévère ou de différence. Je m’autorise à expliquer tout le cheminement que j’ai fait. Pour en parler, je crois qu’on doit faire référence au point de départ, pour bien comprendre le point d’arrivée.
J’essaie de peser mes mots pour que mes propos soient le plus honnête possible sans camoufler le message ou le romancer. Je ne crois pas que c’est de rendre service que de trop nuancer. Il y a des gens qui peuvent avoir une opinion différente de la mienne et j’en suis tout à fait consciente. Je n’ai toutefois jamais eu à être confrontée à des messages désagréables et j’en suis très reconnaissante.
Briser des barrières pour se regrouper
Je m’accorde le droit d’être vulnérable sur mes réseaux sociaux. Exprimer ma peine, ma fierté et ma gratitude ne me fait pas peur. Je pense qu’il est important que des gens fassent ça, pour que des lecteurs puissent se reconnaitre et se sentir moins seuls.
J’ai basé le concept et l’idée de mon blogue et de mes réseaux sociaux sur cette absence de tabous, donc sur ma propre vulnérabilité. Si d’autres gens se sentent prêts à s’ouvrir à leur tour, je les en félicite. J’ai la conviction que c’est en se parlant et en échangeant qu’on arrivera à faire tomber des barrières.
Le droit d’être imparfaite
Brené Brown propose des idées, des concepts et des réflexions dans son livre Daring Greatly. Je vous en partagerai sûrement davantage quand j’en aurai terminé la lecture. En attendant, je ne peux que parler de ce que ses premiers chapitres m’ont inspirés.
En étant bienveillant envers soi-même et plus empathique envers les autres, à mon avis, on réduit grandement le sentiment de honte qui peut nous habiter. Avoir la vulnérabilité d’exprimer le beau et le moins beau, ça permet de démontrer notre force et aider les autres à faire de même. Sans être exhibitionniste de nos émotions, prendre le temps de les exprimer, de montrer notre authenticité dans nos propos et dans nos actions permet de construire un réseau, si précieux aujourd’hui. Ce qui rend encore plus fort au bout du compte.
Soyez doux avec vous, pardonnez vous vos imperfections, vos erreurs et continuez à avancer, vous verrez ce que vos difficultés auront à vous enseigner. Tout simplement.
[…] déjà écrit un billet sur la honte, qui a été largement traitée au à travers son livre. J’ai beaucoup réfléchi suite à cette […]