Il y a des jours où j’ai l’impression de passer mon temps à dire non. Répéter les mêmes consignes encore et encore. Est-ce que ça t’arrive à toi aussi?
Pourtant, je le sais que d’utiliser des consignes positives c’est mieux pour les enfants. Il y a quand même des journées que je trouve interminables.
Je suis humaine, je fais de mon mieux. Je fais mon gros possible et je cherche toujours à m’améliorer pour trouver le moyen de mettre un cadre à mes enfants sans m’épuiser. Ça t’arrive? Je suis sûre que je ne suis pas la seule.
Pourquoi utiliser des consignes positives?
Selon plusieurs études, les enfants mettent un certain temps à être assez mature pour comprendre la négation. En utilisant une affirmation plutôt qu’une interdiction, les chances que l’enfant comprenne est plus grande. Avec le temps, et la répétition, il développera une conscience et une responsabilité de ses actes et de ses conséquences.
Citée dans La Presse, Dre Catherine Gueguen dit que de ne pas mettre des « non » partout aide à soutenir la curiosité et l’envie d’explorer des enfants et par ricochet, ça assure le bon développement cognitif et affectif des enfants.
En utilisant des consignes négatives trop souvent, on peut donner l’impression à notre enfant qu’il ne fait rien de bien puisqu’on met l’emphase sur ce qu’il fait de mal. À la longue, ça peut nuire au développement de son estime de lui-même et son autocontrôle.
Pourquoi alors faut-il répéter si souvent les consignes?
Il existe plusieurs raisons qui pourraient expliquer qu’un enfant ne comprenne pas nos consignes, même positives. Voici certaines situations qui ont une influence sur la réceptivité des enfants face aux consignes que les adultes donnent.
-
Un manque de vocabulaire
Utiliser des mots simples aide grandement la compréhension. Si le niveau de langage qu’on utilise dépasse celui de l’enfant, il peut arriver qu’il ne comprenne pas notre demande.
-
On donne plus d’une consigne à la fois et l’enfant n’est pas assez mature.
Il faut du temps pour que l’enfant soit capable de comprendre une double consigne. Et encore plus pour qu’il arrive à en comprendre une triple.
Si on dit : « Viens ici et rapporte ton verre »
C’est bien une consigne positive, mais c’est une double consigne. L’enfant va focusser sur une des deux et pas nécessairement faire la double tâche. Nommer ce qu’on veut qui soit fait, une tâche à la fois, peut aider l’enfant à réaliser ce qu’on attend de lui.
-
Il est dans une phase de découverte.
Il ouvre et ferme la poubelle en appuyant sur la pédale avec son pied. On lui demande d’arrêter, mais il continue. Il est peut-être en train de comprendre le lien qui existe entre l’action de son pied et le couvercle de la poubelle qui s’ouvre et se ferme.
-
Il n’était pas attentif.
On surestime parfois l’attention de nos enfants à nos consignes. Il est important de s’assurer qu’ils nous écoutent avant de s’attendre à ce qu’ils soient réceptifs.
-
Il fait de l’évitement.
Peut-être qu’on vient de lui demander de faire quelque chose qu’il n’aime vraiment pas? Il nous arrive à nous aussi de vouloir éviter certaines tâches. Les enfants ne sont pas différents.
-
Il teste les limites.
Lorsqu’ils sont en apprentissage, les enfants veulent parfois tester les limites des adultes. C’est une étape tout à fait normale. Il faut beaucoup de constance et de patience.
-
Il cherche de l’attention.
La recherche d’attention peut être une phase dans le développement ou une réaction face à un changement. Accorder des moments privilégiés aux enfants où on est totalement disponible pour les écouter et leur faire des câlins est très précieux pour resserrer les liens.
-
Il a un problème, il est fatigué, il est malade, etc.
Comme chez les adultes, les enfants ont aussi des préoccupations qui peuvent influencer leur aptitude d’écoute.
Comment convertir des consignes négatives en consignes positives?
Voici une liste de formulation positive de consignes communes qu’on donne aux enfants :
- Arrête de sauter sur le divan! Assis toi sur le divan. Ou lui permettre de sauter à un autre endroit.
- Arrête de courir! Marche lentement.
- Ne lance pas! Roule la balle. Ou une autre option selon l’objet qu’il cherche à lancer.
- On ne frappe pas les amis! Sois doux avec les amis.
- Ne crie pas! Parle doucement. Utilise ta petite voix.
- Ne mange pas avec tes doigts! Mange avec ta fourchette.
- N’éclabousse pas tout le plancher! L’eau doit rester dans le bain. Ou lui offrir un jouet qu’il peut utiliser dans l’eau.
- Ne touche pas à ça! Tu peux regarder. Ou offrir une alternative qu’il peut toucher.
Les exemples sont infinis et ce n’est pas toujours évident de trouver une alternative positive à ce qu’on cherche à dire à nos enfants.
Bien sûr, le « non » est tout à fait approprié pour les consignes de sécurité. Ça permet également à l’enfant de se rendre compte que lorsqu’un « non » ou un « stop » est prononcé, c’est parce que c’est quelque chose qui demande une attention immédiate.
Comme pour tout, l’idéal est la constance, mais il faut aussi s’offrir le droit à l’erreur comme adulte. Il faut être bienveillant envers soi, d’autant plus qu’on apprend à être parent au même rythme que nos enfants apprennent à être de petits humains. Et à chaque fois qu’on commence à maitriser quelque chose, une nouvelle étape de développement nous amène à nous remettre en question.
Avez-vous des techniques magiques pour que vos enfants écoutent vos consignes? Est-ce que vous arrivez à lâcher prise quand ils ne le font pas?
Pour en savoir plus, voici des billets intéressants qui parlent du même thème sur:
Laisser un commentaire