Je suis une maman de 3. Souvent solo, j’ai besoin de toutes les stratégies du monde pour m’aider à gérer les transitions. La routine, c’est vraiment aidant. Instinctivement, c’est vers ça que je me suis tournée d’ailleurs, ça m’a sauvé beaucoup de maux de tête dans les dernières années.

Pourtant, je me rends compte que certaines routines me minent complètement. J’avais envie de partager ça pour connecter avec celles qui pourraient ressentir la même chose.

La routine qui sauve

J’en ai beaucoup parlé ces dernières années, tant sur le blogue que pour des collaborations. La routine, en soi, est très bénéfique.

  • Elle encourage l’autonomie chez l’enfant
  • Grâce à elle, l’enfant peut prévoir ce qui s’en vient et mieux s’y préparer
  • Elle est rassurante
  • Le parent peut respirer un peu plus aisément pendant les transitions

En fait, ces avantages sont même observés chez les adultes qui ont des routines. Plusieurs livres ont été écrits sur le sujet. L’humain, lui-même, est un être d’habitudes. Avoir une routine, c’est créer des automatismes dans le quotidien, des réflexes, on peut donc utiliser l’énergie plus efficacement. Comme on n’a plus besoin de penser à ce qui vient ensuite, on peut utiliser l’énergie et le temps sauvés pour faire des choses plus satisfaisantes.

Voici quelques billets sur la routine

La routine qui tue

J’ai commencé à réaliser que la routine me nuisait quand j’ai pris conscience que je vivais dans l’anticipation de la réaction de mes enfants.

À chaque matin, quand il arrive 7h05, les enfants vont dans l’entrée pour rassembler leurs choses et sortir de la maison pour l’école. À 7h12, nous sommes assis dans l’auto, prêts à partir pour déposer la marmaille à leur école respective. J’ai 3 garçons, la routine est bien établie, ils s’entraident et, la plupart du temps, ça va bien. C’est super, parce que je dois les déposer à tour de rôle (aucun transport disponible et 3 endroits différents).

Mon fils de 7 ans a besoin de se sentir en contrôle de sa routine. Alors à 7h00, je dis qu’on va se préparer dans 5 minutes. À 7h03, je fais un rappel et à 7h05, on se dirige ensemble vers l’entrée. Mais lui, il ne voit pas toujours ça du même œil que moi. Je sens son énergie monter en lui dès le premier rappel. C’est clair qu’il n’a pas envie d’aller se préparer à 7h05. Je suis comme ça, je ressens son énergie (et encore plus depuis que j’y porte attention). Même si ce n’est pas encore arrivé, je sais qu’on sera dans l’opposition et qu’il refusera d’aller vers l’entrée. Il voudra décider de son heure de départ. Alors mentalement, je me prépare déjà à un affrontement.

Presque à chaque matin, la routine ne se déroule pas du tout rondement, parce que je sais qu’il ne voudra pas aller se préparer.

Je suis dans une situation où « il faut » être prêts pour une certaine heure et je sais que ce sera un combat pour y arriver.

Ma journée commence comme ça. Et ça mine tout le reste.

C’est un seul exemple. Mais il y en a des milliers.

La routine mène à l’anticipation. Dans mon cas, la routine mène à l’appréhension. Et ça me mine à petits feux.

J’ai des rigidités

J’en ai parlé à ma psy. Elle l’a perçu aussi, elle a d’ailleurs parlé de TOC.

J’ai des rigidités. J’en ai parlé quelques fois d’ailleurs sur les réseaux sociaux.

Elles se manifestent de différentes façons, notamment à travers les routines.

Vous avez certainement pu le percevoir dans mon récit des événements. Chez nous, la routine est calibrée à la minute près.

Je sais que je vis avec ça. Quand je m’en rends compte, je respire un peu et j’essaie de dédramatiser la situation. Mais force est de constater que la situation ne change pas en criant ciseau.

Quand on s’écarte un peu trop de ma zone de confort, mon TAG prend le dessus.

La routine est une zone de confort, sans elle, je sens que je perd le contrôle, et quand elle est trop confortable, j’anticipe trop et je deviens anxieuse.

C’est juste du gros bonheur! (ou pas)

Quelles sont les options alors?

  • Comprendre.

Depuis que j’explore le Human Design, je comprends pourquoi mon fils a besoin d’y aller à son rythme. Mine de rien, ça m’aide un peu plus à faire la paix avec cet aspect-là. Je fais moins de rappels, je l’implique plus.

  • Accueillir.

Quand je me sens inconfortable, je me rappelle que j’ai aussi tendance à amplifier mes insécurités. Ça me fait du bien de « savoir » alors j’accueille mieux mon inconfort.

  • Me donner une plus grande marge de manœuvre.

Bon, on se lève déjà très tôt, mais au lieu de commencer le déjeuner à 6h30 comme avant, j’ai décidé de servir mon fils de 7 ans vers 6h maintenant. Il ne mange pas avant 6h30 de toute façon, mais on dirait que le laps de temps qu’il a pour « apprivoiser » la nourriture qui est devant lui l’aide à se sentir plus en contrôle et ça apaise un peu plus son opposition.

  • Impliquer.

Je me rends compte que plus j’implique mon fils de 7 ans, moins il s’oppose. En tout cas, dans les dernières semaines, ça a allégé beaucoup les choses pour nous. Il prépare donc sa boite à lunch et celle de son grand frère. Il est aussi responsables des masques et s’assure que tout le monde a le sien avant de quitter la maison. Ces petites responsabilités le motivent à venir se préparer, donc désamorce ses refus avant même qu’ils ne se présentent.

Bien sûr, dans un monde idéal, tout serait fluide, sans même que j’aie à trouver de nouvelles stratégies, mais notre réalité est celle-ci et ça me pousse à me dépasser en terme de créativité. Parce que ce qui fonctionne bien aujourd’hui ne fonctionnera pas nécessairement bien demain.

Chez-vous? La routine? Elle use ou elle sauve? Quels sont vos meilleurs trucs pour respirer?

Routine. Alors que c'est rempli de bénéfices indéniables, la routine peut aussi user. Comment vous sentez-vous face à la routine? Elle vous aide ou elle vous use? #viedefamille #besoinsparticuliers #santémentale #rigidités #routine