Au fil de mes lectures et de mes expériences dans les dernières années, j’ai découvert pas mal de trucs et d’idées en lien avec les stratégies qui fonctionnent et celles qui fonctionnent moins bien quand on veut prendre soin de sa santé mentale.

J’en ai parlé quelques fois sur mes réseaux sociaux. Je suis une personne rigide qui se soigne. En fait, plus j’y pense, plus j’ai l’impression que mes rigidités sont à l’origine de plusieurs de mes problèmes de santé mentale. Donc j’essaie vraiment de travailler là-dessus. Les stratégies que je nomme ici sont donc liées à mon expérience personnelle.

J’ai donc décidé, comme pour les tabous de mon dernier billet, de vous laisser me parler de vos trucs à vous, tant en commentaires qu’en messages privés si ça vous convient mieux.

Se connaître, se comprendre

Pour avoir une bonne santé mentale, je pense que la première étape, c’est de se connaître et de se comprendre.

Tous les humains fonctionnent plus ou moins de la même façon physiquement, mais le cerveau, lui, a ses chemins uniques. Donc prendre le temps de faire des têtes à têtes avec soi-même de temps en temps, c’est vraiment bon pour avoir une idée claire de ce que notre cerveau a besoin.

Des fois, pour arriver à se comprendre, il faut un coup de pouce, d’où l’intérêt de faire affaire avec des professionnels : psychothérapeutes, psychiatres, ou tout autre spécialiste de la psyché. Ils font d’ailleurs parties des stratégies partagées plus loin.

C’est aussi possible d’en apprendre sur soi en prenant des moments d’arrêt, en faisant de la méditation ou de la pleine conscience ou même en faisant de la lecture.

Un livre qui a changé beaucoup de choses

Un livre qui m’a énormément marquée dans les dernières années, c’est Mindset de Carol Dweck. J’y reviens souvent d’ailleurs.

En lisant ce livre, j’ai fait le dur constat que j’étais une personne rigide. C’est étrange comment ça m’a permis de comprendre des choses. Depuis que je le sais, je prends des moments au quotidien pour réaliser mes rigidités dans certaines situations. J’essaie d’être à l’écoute de mes réactions et de les modifier avec bienveillance. Ça ne règle pas tout, mais ça aide à apaiser le quotidien.

Je constate que plus je suis fragile émotivement, dans une période de forte anxiété, par exemple, plus je suis rigide. Par le fait même, c’est dans ces moments que je prends soin d’avoir plus de bienveillance envers moi et parler à mon esprit rigide pour qu’il se calme.

On fait souvent le lien entre les rigidités et l’autisme ou la douance, mais une grande part de la population est comme moi, rigide sans le savoir.

Encore une fois selon Carol Dweck, plus une personne est rigide, plus elle est à risque de dépression. Puisqu’un esprit rigide a tendance à s’accrocher (et à croire) à la fixité des choses.

Te connais-tu bien? Prends-tu le temps de te revisiter à l’occasion pour connaitre la personne que tu deviens?

Les professionnels

Comme je le mentionnais plus tôt, pour se connaître et se comprendre, faire affaire avec des professionnel peut parfois être une nécessité.

Il existe toutes sortes d’intervenants cherchant à soutenir des gens vivant avec des problèmes de santé mentale. Je pourrais faire une longue liste, mais je vais me limiter à quelques catégories : les psy (avec tous les suffixes que vous voulez), les thérapeutes (plusieurs préfixes existent) et les coachs.

Les psy

Ce sont de réels spécialistes de la santé mentale. Ils sont là pour faire un accompagnement dans une démarche profonde de compréhension de soi qui commence dans le passé.

Certains sont habiletés à émettre des diagnostics (psychiatres). Ce sont donc les personnes à voir pour établir les bases et orienter le processus de traitement. (Je ne dis pas guérison parce que lorsqu’on parle de santé mentale, à mon avis, il y a beaucoup de zones d’ombres et de fragilité.)

Ces professionnels sont vraiment essentiels pour permettre un cheminement vers de meilleurs jours.

Ceci dit, ça peut être difficile de trouver LA bonne personne pour nous accompagner. Il existe plusieurs façons de procéder à une thérapie. Les psy ont utilisent diverses manières de faire et ont chacun leur spécialité. C’est donc important de discuter avec le professionnel avant de s’engager, ça évite la perte de temps dans une thérapie qui n’est pas faite pour nous.

Tu as d’autres idées de stratégies ou des solutions? Partage les en commentaires ou envois-moi un message en privé. – Karine

L’Ordre

En consultant le site de l’Ordre des psychologues du Québec, il est possible de faire une recherche en fonction des besoins spécifiques. Suite à la recherche, une liste de professionnels est proposée et les méthodes d’intervention utilisées par le thérapeute sont listées. C’est donc un bon moyen de savoir si l’intervenant travaille d’une façon qui nous convient.

Il est ensuite possible d’envoyer un courriel au psychologue/psychothérapeute pour poser des questions plus précises au besoin.

Pour avoir procédé de cette façon, certains psychologues prennent même la peine de nous contacter par téléphone pour discuter de divers éléments avant la prise d’un premier rendez-vous. Ça permet d’avoir une idée claire avant même de commencer la thérapie.

Le PAE

Une autre façon de trouver un psy, si votre emploi l’offre, est de passer par le Programme d’Aide aux Employés.

Ce programme est totalement indépendant de votre employeur donc, tant la personne qui traite la demande, que le professionnel consulté reste neutre face à la demande.

Pour avoir utilisé le programme pour une situation en lien avec mon travail, je dois avouer que j’avais très peur que mon employeur soit avisé de la nature de mes demandes, mais tout était bel et bien confidentiel, y compris le premier appel.

En téléphonant à l’organisme en charge du PAE, on répond à quelques questions concernant le genre d’intervenant qu’on cherche, les raisons qui nous portent à consulter et la personne nous réfère à un spécialiste qui répondra le mieux aux critères demandés.

Le problème « majeur » de ce programme, c’est que le nombre de rencontres fournies est limité et lorsque la banque est écoulée, il est possible que le psy consulté n’ait pas de places disponibles pour poursuivre en consultation privée. Donc si le traitement n’est pas complété, il faudra recommencer le processus avec un autre psy au privé ou attendre un an pour que la banque d’heures du PAE se renouvelle.

Les thérapeutes et conseillers

Dans cette catégorie, plusieurs professionnels peuvent être groupés. Je pense par exemple aux travailleurs sociaux, aux intervenants en toxicomanie, aux hypnothérapeutes, etc.

En rencontres individuelles ou en groupe, ces intervenants aident et soutiennent pour établir des stratégies qui répondent à un besoin spécifique. Ces intervenants ne peuvent pas poser de diagnostic, mais peuvent référer.

Les coachs

À moins d’avoir lui-même un bacc en psychologie ou comme thérapeute, le coach n’est pas habileté à faire du traitement en santé mentale. Il peut faire un travail d’accompagnement en parallèle au psy ou au thérapeute, mais ne devrait jamais le remplacer.

Ayant moi-même une certification en coaching et ayant vécu des expériences liées à la santé mentale, je peux poser des questions et aider la personne à avancer. Au cours d’un accompagnement, si je me rends compte que la personne a besoin d’un suivi psychologique pour certaines difficultés personnelles, il est à mon contrat que je dois cesser les accompagnements. Je ne suis pas psychologue et je ne m’aventurerais pas à m’y substituer. Ça devrait être la même chose pour tous les coachs en fait.

Des lectures intéressantes:

* Liens d’affiliation

Consulter et poursuivre

Un danger quand on commence une thérapie (ou une médication) est de continuer le traitement quand ça commence à bien aller.

Quand on vit avec un problème de santé mentale, c’est souvent comme un cycle, certaines journées vont bien, d’autres moments sont plus difficiles.

Il m’est arrivé de commencer une thérapie et de l’arrêter parce que je me sentais mieux après quelques rencontres. J’avais l’impression d’avoir les outils et la motivation pour continuer seule. Mais il y a eu un retour de balancier et quelques temps après avoir cessé les sessions, je me suis retrouvée seule, sans psy.

Donc avant de prendre la décision d’arrêter une thérapie ou un traitement, il est important de discuter avec le professionnel qu’on consulte, mais aussi de s’assurer qu’on est suffisamment outillé pour éviter la rechute.

Fonctionner à plein régime en continu

Dans la catégorie « mauvaises stratégies », je dirais que celle-ci est particulièrement vraie pour moi.

J’ai beaucoup d’énergie. D’énormes réserves en fait. Des fois, je me demande même d’où elle vient.

Le multitâche, c’est mon quotidien. La charge mentale, c’est mon deuxième prénom.

Je connais plein de mamans qui sont comme ça aussi. Et quand je me compare, parfois, j’ai l’impression que je ne fais tellement rien par rapport à d’autres femmes.

Ceci dit, dans ma routine de maman qui courre, je fonctionne pas mal tous les jours à la même vitesse.

Au fil de mes lectures, j’en suis venue à m’intéresser au féminin sacré. Ce que j’ai compris en lisant là-dessus, c’est justement que le corps n’est pas fait pour fonctionner en continu comme ça, à plein régime tout le temps. On est des humaines de cycles. Donc théoriquement, le fait d’être à l’écoute de nos cycles devrait nous apporter une plus grande harmonie et un meilleur respect de notre énergie.

Plus j’entre cette pratique dans ma vie, plus je me rends compte que ça fait une différence.

Non seulement je respecte mon corps, mais je respecte aussi mon esprit. Et comme tout part de soi, ça fait plein de sens.

La pleine conscience est un bon moyen de se reconnecter à soi et de comprendre la personne qu’on est et la personne qu’on est en train de devenir. – Karine

Choisir un nombre réaliste d’objectifs

Selon les auteurs, on dit que de se fixer 3 à 5 objectifs à moyen terme, c’est suffisant. Je pense qu’on peut aussi dire que c’est transférable à la semaine d’ailleurs.

C’est essentiel, pour arriver à respirer à travers les projets, de ne pas surcharger son horaire.

Cette semaine, j’ai fait un live spontané sur Instagram, je disais que pendant l’avant-midi, j’avais avancé plein de projets qui étaient sur ma to do depuis trop longtemps. Rendu à midi, j’avais encore de l’énergie, contrairement aux autres journées, mais j’ai quand même décidé de m’arrêter, parce que je me connais assez bien maintenant pour savoir que si je dépasse mes limites les jours où j’ai beaucoup d’énergie, le lendemain, je suis vidée. Se connaitre et respecter son rythme, c’est aussi ça.

Plusieurs coachs disent que pour qu’un horaire soit vraiment au point, il faut que les essentiels soient placés en premier dans le calendrier. Le temps pour soi devrait faire partie de ces essentiels. Des plages horaires réservées pour soi à chaque jour, à chaque semaine.

Faire attention à son discours intérieur

Il y a des jours où je me lève le matin et je me dis : « Oh non! Pas déjà le matin! » et j’arrive près de la cafetière en me disant : « Oh non! Le café n’est pas encore coulé ». Et juste après ça, y’a généralement un enfant qui me demande quand est-ce qu’on déjeune, avant même que j’aie eu le temps de faire pipi. Et je me dis : « Pas déjà! On pourrait pas prendre ça molo pour une fois? »

La journée est à peine commencée, je n’ai pas parlé encore et j’ai déjà eu un discours intérieur négatif.

Est-ce que ça vous est déjà arrivé de commencer la journée comme ça?

J’ai remarqué que les matins où je commence par une phrase intérieure positive, je suis plus de bonne humeur. Bizarre de même.

Tout au long de la journée, dans ma tête (ou pas), je me parle. Je m’encourage dans mes projets, ou je me décourage, c’est selon. Ce discours intérieur m’affecte, m’influence. Chaque fois que je m’exprime quelque chose, ça change le filtre avec lequel je regarde la journée.

Quand je prends conscience des choses négatives que je me dis, j’essaie de mettre le focus sur une chose positive qui est là, dans mon présent ou qui est arrivé peu de temps avant. Ça me permet d’avoir une meilleure perspective et de ne pas rester bloquée sur le négatif.

Faire entrer la joie

Une des dernières stratégies que j’ai envie de partager aujourd’hui est simple : faire entrer la joie chez vous!

Rire, c’est une des meilleures choses pour aider à conserver une bonne santé mentale. Faire ce qui apporte de la joie, c’est un remède vraiment efficace.

Courir, voir des amis, écouter de la musique, lire, écrire, aller à la plage, marcher en forêt, regarder un film, dessiner, méditer. Peu importe. Ça permet de s’ancrer pleinement dans le moment présent (qui est, en soit, une stratégie aussi!)

L’idée est de faire des activités qui nous font du bien, régulièrement.

Se réserver une plage horaire pour ça dans l’agenda, c’est encore mieux!

Gardez de la place pour la joie dans votre quotidien.

Dans les dernières semaines, c’est ce qui m’a manqué le plus. Qui a dit que j’étais un modèle à suivre? Je fais juste mon gros possible, comme tout le monde. Et ça, cette stratégie-là, je l’ai écrite pour moi autant que pour les autres.

Et tellement d’autres choses !!!

Vous autres? Vos stratégies favorites pour prendre soin de votre santé mentale? Ou les anti-stratégies, celles à éviter?

J’aurais pu poursuivre cette liste avec tellement de choses. Je veux vous laisser la parole aujourd’hui. En commentaire, en privé ou via mes réseaux sociaux, partagez vos stratégies en lien avec une bonne santé mentale. C’est par le partage qu’on réussira à se faire du bien.

Plein de douceur,

Karine


Des outils intéressants:

Informations sur Qui? Comment? Pourquoi? Combien ça coûte? Sur le site de l’Ordre des Psychologue du Québec.

Nouvel outil Espace Mieux-Être Canada pour du soutien gratuit 24/7

Stratégies pour prendre soin de sa santé mentale. Je vous partage les miennes, et je vous invite à faire de même en commentaire ou en message privé. #santémentale #thérapie #prendresoindesoi #sécouter #stratégies #solutions #aide