J’écoutais la radio ce matin. Pour la Journée internationale des Droits des Femmes, les animateurs demandaient d’appeler pour parler des femmes fortes et puissantes de leur entourage, pour les mettre de l’avant aujourd’hui.

Je me suis mise à pleurer.

Je voyais toutes ces femmes qui luttent chaque jour pour seulement pouvoir manger ou donner à boire à leur enfant. Toutes celles qui survivent dans l’ombre, qui montrent un sourire à la face du monde et qui sont brisées à l’intérieur.

L’animateur parlait d’une femme qui avait donné naissance à un enfant mort-né en septembre et qui était toujours rayonnante et positive malgré cette épreuve. En moi, je ressentais une douleur si profonde pour cette femme, tout le poids que ces mots mettaient sur ses épaules. Parce que je les ai déjà entendus.

« Tu es si forte » sont des mots qui enlèvent le droit de tomber.

Alors je te dis que toi aussi, tu as le droit de pleurer et de t’écrouler et c’est tout aussi valide. Tu as le droit d’avoir mal et de le dire, surtout le dire. Parce que ce n’est pas vrai que d’être femme vient avec l’obligation de se taire.

Beaucoup des femmes qu’on célèbre aujourd’hui collent bien au modèle patriarcal actuel. On met leur succès sur un piédestal sans se questionner réellement sur notre définition du succès.

On les admire souvent pour leurs qualités très « masculines ». Elles foncent, parlent, ont de l’ambition. Elles se tiennent debout et n’ont pas peur de leurs opinions. Mais souvent, elles oublient que les émotions, le fait de tomber, fait aussi partie de la route. Que d’être forte, parfois, c’est d’être capable de s’arrêter et de demander de l’aide.

Cette année, plus que jamais, plusieurs ont pris de le temps de revoir leurs valeurs, je sens qu’il y a un changement profond qui s’opère dans la société. Ce changement là passe par les femmes.

Dans les derniers mois, j’ai eu le temps de lire certains ouvrages qui ont mis en lumière la transformation des droits des femmes à travers le temps. D’égales, elles sont devenues inférieures et d’inférieures, elles peuvent à nouveau redevenir égales, comme un doux retour du balancier.

Ceci dit, pour moi, égale ne veut pas dire « pareille ». Égale veut simplement dire « avoir autant de valeur ». Ça implique donc de jeter un regard différent sur la société. Observées nos valeurs pour donner une valeur.

Les femmes qui tombent méritent tout autant d’être entendues

Ce sont souvent elles qui ont oubliées leur propre valeur. Elles ont besoin d’être soutenues et accompagnées, écoutées et célébrées.

Tomber ne veut pas dire abandonner.

Tomber permet de se recentrer, de réévaluer, de jeter un regard neuf, de changer de perspective. Ça ouvre les yeux sur une autre dimension.

Pour moi, tomber m’aura permis de m’arrêter pour regarder l’autre en profondeur plutôt qu’en surface. Tomber casse l’extérieur pour laisser transparaitre la lumière qui est à l’intérieur.

Pour toutes celles qui tombent. Pour toutes celles qui ont besoin de se faire dire qu’elles ont de la valeur. Et celles qu’on oublie aujourd’hui. Vous avez le droit d’être vous-mêmes.

Pour toutes celles dont les droits sont bafoués au quotidien tant ici qu’ailleurs au monde. Pour toutes celles pour qui, être femme, fait en sorte que vous êtes traitées comme des moins que rien. Je vous vois, je vous entends.

Cette journée-là est une journée où on célèbre ce qu’on a reconquis, mais où on souligne qu’il reste encore du chemin à faire.

Oui, les succès, mais tous les succès, même les plus subtils, même les plus silencieux parce que parfois, juste ouvrir les yeux mérite d’être souligné.

Plein de douceur

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Femmes, Droits des femmes, Droits de la femme, Journée internationnale du droit des femmes, Vulnérabilité