Regarde tout le beau qui est là! Ça va bien aller. Arrête d’être si négative! Ça pourrait être pire. Tu es forte. Si ça t’arrive à toi, c’est que tu es capable de passer à travers. positivité
As-tu déjà fait face à des commentaires comme ça quand tu vivais un moment difficile? Comment t’ont-ils fait sentir? Est-ce que ça a réglé quelque chose? T’es-tu sentie invalidée dans ton émotion?
La positivité toxique peut ressembler à ça. Est-il possible d’être positif en toute circonstance? Est-ce vraiment nécessaire? Est-ce sain?
Dans ce billet, j’explore le thème de la positivité malsaine ou toxique, mais aussi son opposé.
Qu’est-ce que la positivité toxique?
Selon Dr. Jaime Zuckerman, la positivité toxique est d’assumer que malgré la douleur émotionnelle de quelqu’un ou la situation difficile qu’une personne traverse, elle devrait conserver une attitude ou un mindset positifs.
Ça peut passer par une utilisation excessive de « pensées positives » et le fait voir la joie et l’optimisme comme les seules solutions à tous les problèmes.
On peut s’auto infliger la positivité toxique comme on peut la subir ou la faire subir aux autres. Dans tous les cas, avec le temps, la positivité malsaine mène au déni, à la minimisation et à l’invalidation des émotions réelles et authentiques.
Toutes les émotions sont saines
Il est humain de ressentir tout un éventail d’émotions. Que ce soit de la joie, de la tristesse, de la honte, de la frustration, de la fierté ou du dégout, chaque émotion a un message à porter.
L’inconfort face à une certaine situation est tout aussi valide que la joie. En fait, on peut apprendre beaucoup sur soi en étant à l’écoute de nos émotions. On peut aussi faire de meilleurs choix pour se respecter en évitant de les faire taire.
Le fait d’éviter les émotions « négatives » (socialement perçues comme négatives) peut, à long terme, entrainer des problèmes tant physiques que psychologiques. Les effets du déni de certaines émotions est variable selon la personne. Aller consulter en psychothérapie à l’occasion, pour faire un bilan de santé peut amener à libérer certaines émotions qu’on n’aurait pas pris le temps de vivre pleinement d’ailleurs.
Les émotions peuvent être accueillies en pleine conscience, pendant une simple méditation, une excursion en nature ou toute autre activité qui nous permet de se centrer sur notre ressenti en toute confiance.
Voici à quoi peuvent ressembler les messages de certaines émotions courantes. En prenant le temps de connecter à elles, tu pourras préciser ce que tes propres émotions portent comme informations sur tes actions ou celles qui peuvent être posées pour réaligner les choses.
Faire face à la positivité toxique
Quand on fait face à un moment difficile, avoir à gérer les commentaires des autres peut rapidement devenir lourd.
Il est possible de nommer à l’autre que ses commentaires ne nous aide pas. Et si on se met soi-même la pression de retourner les émotions du moment en positivité malsaine, il est également possible de renverser la vapeur.
Quand ça vient de soi
S’autoriser à ressentir les émotions est la première étape. Prendre conscience qu’elles existent pour une raison et qu’elles cesseront lorsqu’elles seront adressées.
Créer un espace propice à accueillir les émotions et les laisser nous habiter. Ça peut être immédiatement quand on les ressent ou dans un avenir rapproché qu’on choisit soi-même. On peut aussi déterminer si on veut vivre ces émotions seule ou avec quelqu’un. Dans le premier cas, choisir un endroit où on ne sera pas dérangée pendant le temps nécessaire pour vivre l’émotion. On peut même se fixer une période de temps où on note tout ce qui nous passe par la tête, sans censure, en lien avec cette émotion.
Si on invite quelqu’un à nous accompagner, s’assurer qu’elle soit disponible émotionnellement à accueillir nos émotions. Exprimer notre tristesse ou notre déception à quelqu’un qui n’est pas disponible empirera possiblement la situation. Prendre le temps de choisir une personne qui a une bonne capacité d’écoute et qui sait qu’elle a été choisie pour nous soutenir à ce moment précis.
Quand ça vient des autres
Prendre le temps de nommer à l’autre ce qu’on ressent réellement et ce que ça nous fait ressentir de se faire dire que « tout va bien aller » à ce moment précis. Si le fait de nommer les choses immédiatement nous fait vivre des émotions encore plus difficiles, il est possible de se retirer pour un moment et de nommer les choses dès que nous sommes dans un état d’esprit plus propice.
Remplacer la positivité malsaine par une écoute réelle
Être à l’écoute de l’autre, être bienveillante envers soi-même et laisser la place aux émotions est un remède qui peut sembler évident à la positivité toxique.
Je propose ici quelques exemple d’affirmations qui démontrent un accueil authentique de la réalité émotionnelle dans toutes ses dimensions. Parfois, une simple reformulation fait toute la différence.
Je n’ai pas abordé l’aspect « enfants » dans ce billet, mais il serait tout aussi valide dans ce contexte-là. Beaucoup de parents ressentent le besoin de minimiser les émotions des enfants pour les tempérer. Il y a beaucoup à dire sur l’apprentissage des émotions. Dans tous les cas, enfants ou adultes, les émotions ont leur raison d’être et elles sont valides. Être à leur écoute permet de les apprivoiser et les vivre sainement.
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