On était dans le salon à regarder nos trois cocos jouer ensemble. Il y avait le grand HPI qui essayait de tout diriger, le moyen qui faisait le clown en utilisant son vocabulaire approximatif et mini qui était là, essayant de faire sa place. Mon chum et moi, on souriait et on les trouvait beaux. Comment des êtres aussi différents les uns des autres pouvaient aussi bien s’entendre pour jouer aux HotWheels. Et là, j’ai demandé à mon mari, en parlant du mini : « Serais-tu déçu s’il était neurotypique lui? »

Chaque enfant est différent

Nos enfants ont chacun leur petit quelque chose qui les rend unique. Non pas seulement dans la maison chez nous, mais dans la vie.

Mon grand avec son HPI et sa réalité très cérébrale, il démontre sa créativité dans sa résolution de problème et ne comprend pas que les autres ne le comprennent pas. Il est fascinant. J’aime bien essayer de comprendre ce qui se passe dans sa tête. C’est sûrement pour ça que je lui pose autant de question sur ses émotions et ses raisonnements.

Mon deuxième, qui lui vit avec la trisomie 21. Sa différence est belle. Il a un humour très particulier. Il est attachant, débrouillard et dynamique. Il est difficile d’avoir une longue conversation avec lui parce que son schéma de pensé est particulier, mais il sait se faire comprendre et prendre sa place. Il nous impressionne à chaque jour.

Et là, on a mini. Bien sûr, la qualité de son sommeil est sous la norme par rapport à ses frères et c’est le fils à maman par excellence. Son éducatrice à la garderie note certains comportements qui le distingue des autres, mais dans une maison où les deux ainés sont si différents, on ne peut pas s’attendre à ce qu’il ait le même comportement qu’un enfant de 2 ans typique. D’un autre côté, quand on le regarde aller, on le trouve bien débrouillard, mais pas autant que son grand frère. On le trouve drôle, mais pas aussi spontané que notre deuxième…

Comparer c’est mal

Bien sûr que comparer c’est mal! Chaque enfant va faire son chemin à sa façon. Mais je suis humaine et je ne peux qu’essayer de le situer dans la courbe « normale ». Je veux le stimuler assez, mais pas trop.

Est-ce qu’il parle assez pour un enfant de son âge? Est-ce qu’il joue trop en parallèle? Est-ce qu’il interagit bien avec les autres enfants de son âge? Son agressivité est-elle due à de l’anxiété? Est-il trop attaché à moi?

Des millions de questions me traversent l’esprit parce que je ne sais pas où se situe la ligne entre la typicité et l’atypicité. Je n’ai pas de modèle typique chez nous. Je ne connais pas ça un enfant neurotypique de 2 ans.

Et si lui était neurotypique?

Ce qui rendrait notre petit dernier vraiment différent dans notre maisonnée, ce serait qu’il soit neurotypique.

Est-ce que ce serait vraiment grave? Absolument pas. Mais j’aimerais quand même ça qu’il ait son petit truc spécial qui le démarque lui aussi. Sans espérer rien de grandiose-là, juste un petit bonus qui le rendrait aussi attachant que ses frères.

Ok, il est ben cute et je l’aime de tout mon cœur mais mettons là, un petit HP ben banal avec une affection particulière à l’art pour faire différent. Ou une douance en ingénierie pour déclasser son frère aux Lego, pour qu’ils développent une saine compétition fraternelle. Juste pour que tous les efforts pour comprendre les défis de son grand frère puissent me servir une deuxième fois. Hein, parce que c’est ben beau mettre du temps et de l’énergie à comprendre les différences et construire des outils pour un enfant, mais les réinvestir c’est encore plus amusant hein?

Est-ce que j’aurais l’impression qu’il lui manquerait un petit quelque chose?

Ok, non, soyons honnête. S’il était neurotypique, c’est clairement ça qui le rendrait spécial!

Qu'est-ce qui arrive quand on a deux enfants vivant déjà avec des diagnostics particuliers et qu'un troisième arrive? Et si lui défiait les statistiques familiales et était neurotypique? Et si c'était ça sa différence à lui? #billetdhumeur #besoinsparticuliers #etremere #etremaman #neurotypique