La rentrée scolaire cette année était source d’anxiété pour moi. J’appréhendais beaucoup la rencontre de mon fils avec son enseignante de première année.

L’an dernier, on avait vécu des moments moins heureux au cours de l’année. Son enseignante de maternelle ne semblait pas trop savoir comment interagir avec lui, avec nous. La fin de l’année n’arrivait pas assez vite.

Heureusement, il y a eu l’été pour refaire nos énergies. Mais, à la fin du mois d’août, je ressentais beaucoup de stress et d’inquiétude.

Mon grand de 6 ans vit avec un diagnostic: HP qu’ils disent. Ces deux lettres-là signifient « haut potentiel ». Des fois, on ajoute un I. Ça devient « haut potentiel intellectuel » (HPI). Ça veut dire la même chose que surdoué, mais en plus inclusif, plus clair.

Pour faire le diagnostic, il faut que l’enfant HP ait un quotient intellectuel élevé, oui.

En disant surdoué, on oublie souvent que ce n’est pas juste les connexions de la « mémoire », de la « logique » et de la « créativité » qui fonctionnent à 100 à l’heure, mais aussi toutes les autres.

Un enfant ayant un diagnostic de HP a tendance à être plus agité, avoir de la difficulté à contrôler ses émotions et, par le fait même, avoir des liens sociaux plus difficiles. Comme c’est rarement ce qu’on s’attend d’un enfant qui est très intelligent, ça peut surprendre.

La maternelle

En fait, à la rentrée en maternelle, nous ne savions pas encore pour le HPI. C’est son enseignante qui a levé certains drapeaux rouges. Elle se disait préoccupée. L’attention de notre fils était fragile et il était impulsif avec les amis, et avec elle. Elle suggérait fortement une évaluation, mais l’école ne pouvait pas la faire puisque notre fils était en réussite. Les maigres budgets scolaires ne permettait pas de fournir des ressources pour évaluer un enfant qui n’était pas en situation d’échec. Les difficultés sociales n’étaient pas suffisantes pour le justifier.

Suite à ces constats préoccupants, on s’est tourné vers le privé pour faire faire une évaluation à notre fils. J’ai soulevé plusieurs points avec la psychologue lors de notre première rencontre: le comportement dérangeant et à tendance hyperactive, le fait que notre coco semble être dans son monde et mes questionnements quant à l’autisme, et le fait qu’il soit tellement intéressé par les maths et la lecture que c’était difficile de le retenir. Ça me préoccupait que ses sujets préférés soient des sujets « scolaires ». Qu’arriverait-il avec son intérêt?

L’évaluation

Je ne ferai pas le tour de tout le processus de l’évaluation parce que j’en ai déjà parlé en détail dans un billet récemment. Ce que je peux dire par contre, c’est que la psychologue avec qui on a fait affaire était absolument convaincue du diagnostic qu’elle a posé et qu’il n’y avait pas de place au doute. Notre fils n’avait ni TDAH, ni TSA. Il était un cas typique de douance.

HPI sont des lettres qui veulent dire: haut potentiel intellectuel. C’est plus inclusif que le mot douance étant donné que ça englobe toutes les fonctions intellectuelles, pas uniquement celles liées à l’apprentissage et la mémorisation.

Le reste de l’année

Au départ, l’enseignante et moi avions des communications régulières et positives. Une fois le diagnostic déposé, j’ai eu l’impression que quelque chose avait changé. Les échanges devenaient de plus en plus espacés, je ressentais un malaise quand j’abordais certains points que je trouvais importants. Quand je posais des questions sur les moyens qui étaient mis en place, les réponses étaient toujours vagues. Plus l’année avançait, plus je ressentais que mon fils était perçu comme dérangeant. L’emphase était plus souvent mis sur ses défis que ses succès. L’enseignante ne semblait pas ouverte à ce qu’on en discute réellement.

Ces échanges et ces silences m’ont beaucoup inquiétée. J’avais l’impression que mon fils aurait de la difficulté à rester motiver tout le primaire si l’ambiance était toujours aussi lourde.

J’aurais sûrement dû aller voir la direction avec ça, mais les quelques fois où j’avais tenté de la joindre par courriel, je n’avais pas eu de réponse. Je n’avais pas d’énergie à mettre sur des relances téléphoniques.

La rentrée en première année

Cette année la rentrée était donc teintée de tout ce qu’on avait vécu comme incompréhension et de non dits l’an dernier. J’avais peur que l’histoire se répète et j’avais très hâte de pouvoir avoir une discussion avec la nouvelle titulaire de mon fils.

Le renforcement positif est un atout

En discutant avec mon fils, les choses semblent bien aller. Dans son agenda, je vois le système d’émulation mis en place et je trouve que c’est beaucoup plus positif que ce qui se passait l’an dernier.

En maternelle, les élèves perdaient des minutes de jeu libre si leur nom était écrit au tableau et des minutes supplémentaires étaient perdues à mesure que des crochets s’ajoutaient à côté de son nom. À chaque jour, ou presque, mon fils se retrouvait à perdre des minutes de jeu à cause de son manque d’autocontrôle.

Donc depuis la rentrée, mon fils s’est retrouvé avec plusieurs étoiles dorées à son agenda parce que son comportement ou son travail vont bien. Il a même commencé à faire des exercices supplémentaires et à recevoir des certificats. Il est vraiment motivé par les activités mises en place par l’enseignante.

La perception de l’enseignante

En discutant avec elle, je me suis rendue compte qu’elle connaissait la douance.

Je lui ai glissé un mot sur le plan d’intervention. Elle a rejeté l’idée, insistant sur le fait que mon garçon allait vraiment bien en classe. Elle n’avait pas eu le temps de lire le dossier d’aide. Je lui ai donc appris qu’il était HPI, mais elle n’en semblait pas surprise.

Quand j’ai abordé avec elle le fait que son enseignante de l’an dernier croyait à un TDAH, elle m’a tout de suite indiqué qu’il ne démontrait aucun comportement qui lui laissait penser ça.

Elle m’a conseillé d’aller visiter une école près d’ici où il y a des classes spécialisées pour les enfants doués. Cette école est l’une des rares écoles primaires publiques qui proposent un programme adapté pour la douance. Ce serait bon pour notre fils d’aller dans une école adaptée à ses besoins à lui. Comme il y a seulement une classe par cycle du primaire, le nombre de places est très limité, donc plus tôt on est en contact avec le milieu, meilleures sont nos chances d’être admis apparemment. Je me demande si un cas comme celui de mon fils sera mis en priorité puisque le programme semble très axé sur l’art et que ce n’est pas une de ses forces. Mais c’est seulement en allant voir que je saurai avec certitude.

Somme toute, la rentrée cette année a été beaucoup plus douce que ce à quoi je m’attendais.

J’ai trouvé cette conversation très apaisante. Je me suis sentie rassurée. Mon fils est entre bonne main cette année, je le sens. Cette enseignante semble être le match parfait pour nous.

Et vous? Aviez-vous des appréhensions face à la rentrée? La première rencontre à l’école vous a-t-elle rassurée?

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