Je ne sais pas si vous vivez de l’anxiété, mais c’est mon cas. Me semble qu’à 41 ans, je devrais être capable de lire les signes, de réagir à temps, mais on dirait que je n’ai pas encore appris. Je me pousse à bout et puis bang! Je tombe dans un trou sans avertissement. C’est ce qui est arrivé en décembre. J’ai l’impression que je me suis laissée tomber.
Mal invisible
On dit que les maladies mentales sont des maladies invisibles. Des fois, j’ai l’impression que ce n’est pas juste pour les autres, c’est aussi pour moi que c’est invisible.
J’essaie bien d’expliquer à mon chum ce que je vis quand j’ai de l’anxiété, pis je le sais qu’il ne fait pas exprès pour ne pas comprendre. Mais moi là, disons, me semble que je devrais être capable de le savoir quand c’est trop! Me semble que je devrais être capable de me « lire », de me comprendre. Ben non! Même à mon âge, malgré tous mes trucs et mes bonnes intentions.
Les impondérables
Il y a beaucoup de choses que je ne peux pas contrôler : le fait que les enfants tombent malade, mini qui se réveille encore la nuit, les horaires de fou de mon chum, etc. Mais je devrais, au moins, être capable de contrôler la pression que je me mets moi-même sur les épaules. Tsé à moi de moi là? Pas juste la charge mentale, mais tout le reste : le blogue, la boutique, les projets, la lecture, …
Si je mettais ma vie en deux colonnes : ce que je peux contrôler et ce que je ne peux pas contrôler, je pense que dans la colonne « ce que je peux contrôler » y’aurait quand même pas mal de choses, parce que, faut se le dire, je suis pas mal bonne dans l’élaboration de plans exigeants!
Évidemment, plus j’ai un horaire chargé, plus mon anxiété devient difficile à contrôler, mais c’est comme si je n’apprenais pas.
Oui, mais tu n’es pas obligée!
Quand les autres regardent l’horaire que je me fais, ils ne semblent pas comprendre que je ne sois pas plus détachée. J’avoue que si je me regardais de l’extérieur, probablement que j’aurais la même réflexion. Mais non. Pour moi, mes projets, c’est plus que juste un hobby. J’ai l’impression que si je ne passe pas à travers mon plan, je ne m’accomplis pas. Et c’est là tout le problème : je dois faire le choix entre mes désirs d’accomplissement et ma santé.
J’ai le sentiment qu’il n’y a aucun choix gagnant.
C’est comme ça qu’en décembre, j’ai annulé un rendez-vous chez la psy en disant que j’allais rappeler, sans le faire. C’est comme ça aussi que j’ai annulé un rendez-vous chez l’ostéopathe sans le reporter. Mais que j’ai trouvé le temps d’aller à des rendez-vous pour mes enfants, écrire des billets de blogue, prendre soin des réseaux sociaux reliés et préparer des nouveaux projets.
Je ne voulais pas prendre un rendez-vous et devoir l’annuler de nouveau. C’est le genre de chose qui me demande beaucoup d’énergie (je suis introvertie après tout). Alors j’aimais mieux attendre qu’il y ait une accalmie dans les maladies des enfants pour prendre de nouveaux « engagements » envers moi-même. Les projets, de leur côté, peuvent être réalisés par ci, par là, dans un moment libre, pendant la sieste, le soir quand les enfants dorment, c’est donc moins « prenant », même si au bout du compte, ça demande beaucoup plus de temps.
Est-ce que j’ai dit que j’étais toujours logique?
Et le gym, parce qu’il y a ça aussi!
J’avoue aussi que j’ai laissé tomber cette routine-là. Oh là là! Je ne suis pas fière de moi!
Je pense que de noter ces choses là dans mon billet d’aujourd’hui est une manière de me demander pardon. Ce n’est tellement pas ce qu’il faut faire quand on est fragile de laisser tomber l’exercice.
Ces petits moments quotidiens où je suis sur la machine cardio et que je me pousse pour 30-45 minutes, ça me permet de faire le point sur bien des choses. Ça me permet de libérer mon esprit. Ça aide aussi mon corps à sécréter de l’endorphine si j’y vais assez intensément et ça, ben ça aide vraiment le mental!
Meilleure est ma routine d’exercice, moins j’ai d’anxiété. Il faudrait vraiment que je l’enregistre celle-là!
Non! Je ne suis pas fière de moi!
C’est vraiment une mauvaise idée de prendre ce chemin-là quand on a des problèmes de santé. Il est tellement important de se faire une routine pour prendre soin de soi! Je le répète si souvent aux autres et pourtant, je ne l’ai pas fait.
Mon anxiété est devenue difficile à gérer, malgré la médication, simplement parce que je n’ai pas écouté mes propres recommandations.
Ce que je dois faire pour m’aider : reprendre le gym, prendre le temps d’appeler pour mes rendez-vous manqués, et être douce envers moi.
Ceci dit, décembre ça a aussi eu ça de bon. À travers les 1000 congés de mes enfants, une journée où j’en avais plein les bras avec une gastro, mon chum m’a demandé si je m’étais inscrite au prochain weekend MeTime de Mamanbooh et j’ai dit non. Il m’a donc secouée un peu (pas au sens littéral, faut comprendre) et je me suis inscrite. Je vais donc aller passer 2 jours dans le bois, avec des femmes inspirantes qui se sont choisies, et je vais me recentrer sur les choses les plus importantes : moi-même et ma santé!
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