Quand on devient parent, on est mis devant une liste de choses à ne pas négliger pour aider nos enfants dans la vie. La socialisation en fait partie. L’idée est de permettre à nos cocos de ne pas être isolés, mais aussi de savoir se comporter avec d’autres humains. Se faire dire que notre enfant a des défis avec ses aptitudes sociales n’est pas nécessairement ce qu’un parent veut entendre.
Quand il était tout petit, notre fils était porté à aller voir les inconnus sans broncher. La nouvelle mère en moi avait une petite crainte qu’il suive des étrangers au parc. Quand il a commencé la garderie, il s’est adapté très rapidement. Pour moi, c’était bon signe. Dans les périodes où j’allais moins bien, la garderie m’a été d’un grand secours. Je me disais qu’au moins, là, il avait une stabilité et des amis avec qui jouer.
Lorsqu’il avait 4 ans, à son entrée au CPE, je suis tombée de haut de me faire dire que ses relations sociales étaient difficiles. Nous avons pris ça au sérieux. Il a heureusement pu rencontrer une ergothérapeute qui a travaillé avec lui certains défis qu’il avait. Comme il semblait avoir beaucoup progressé, j’étais confiante que son entrée à l’école allait mieux aller (ok, pas si confiante…).
Lorsque l’enseignante de maternelle a communiqué avec moi pour dire que notre fils avait des défis très grands pour s’intégrer en classe avec ses pairs, des millions de scénarios ont traversé mon esprit. C’est une des raisons pour lesquelles nous sommes allé consulter en psychologie. Je voulais comprendre ce qui se passait dans la tête de notre fils.
La socialisation: un grand défi
L’aspect social est plus difficile pour lui que pour notre fils qui a une trisomie 21. Étrangement (ou pas), ce coco de 5 ans et demi est très avancé académiquement. Il comprend très vite tout ce qui est scientifique, mais quand c’est le temps de créer des liens avec les autres il démontre un certain manque de maturité.
Imaginez un enfant de 8 ans qui agit comme un enfant de 4 ans. Pour la personne qui observe de l’extérieur, ce manque d’équilibre entre le niveau intellectuel et les qualités sociales laisse perplexe et est difficile à comprendre. Je pourrais faire un analogie avec un illusion optique. Même si on sait que nos yeux nous trompent, on ne peut pas s’empêcher de percevoir des messages contradictoires. C’est un peu la même chose.
Même s’il est assez intelligent pour savoir tout ce qu’il faut faire dans un cadre social, il le met difficilement en pratique. Un peu comme un médecin très fort académiquement, mais qui serait vraiment nul pour communiquer avec les patients. Même s’il avait des résultats de 100% à tous ses examens de l’école de médecine, rien ne garantie que sur le terrain il sache créer un lien de confiance avec les gens et poser des diagnostics.
Bref, la socialisation est un défi pour notre petit zèbre. Dans les recommandations de la psychologue suite à l’évaluation, on doit vraiment mettre de l’énergie là-dessus.
S’assurer qu’il saisisse les normes sociales
C’est bien d’expliquer comment on agit dans certaines situations. Cependant, il ne suffit pas de le réorienter correctement sur le coup, il faut aussi qu’il sache avant coup comment réagir correctement. Il faut qu’il sache réagir quand nous ne sommes pas là pour intervenir. Qu’il comprenne ce qui fait que les autres ne veulent pas nécessairement jouer avec lui.
J’aime beaucoup le jeu Raisonne au Parc des jeux Placote. C’est un jeu qui est vraiment bien adapté pour les enfants de 5 ans. Sur le tableau de jeu, plusieurs personnages vivent des situations où ils doivent réagir à des événements plus ou moins inconfortables. Les joueurs doivent suggérer des façons de réagir appropriées face à ces situations. C’est un bon moyen d’avoir des discussions sur les conventions sociales avec l’enfant sans que ça ait l’air trop formel.
Les playdates
Jouer avec d’autres enfants de son âge peut sembler une évidence pour apprendre les conventions sociales, mais ça peut rapidement devenir trop intense pour notre coco. Pour une enfant qui a déjà une certaine difficulté à s’autoréguler, gérer les interactions avec plusieurs enfants en même temps peut être difficile. La psychologue a précisé que dans le cas de notre fils, voir un ou deux amis à la fois serait un bon moyen pour mieux gérer ses émotions. Le fait de faire cette rencontre dans un lieu neutre est également souhaitable.
Notre petit zèbre ressent l’injustice à un niveau hors du commun. Il aime décider et a de la difficulté à s’autogérer quand il est contrarié. Avoir des amis à la maison qui touche à ses choses peut rapidement devenir source de grande anxiété pour lui. C’est la même chose s’il se retrouve chez un ami qui refuse de partager ses choses avec lui pour une raison ou une autre. Le choix d’un endroit neutre comme un parc ou un centre d’amusement est donc plus adéquat. Ni un ni l’autre se retrouve en situation de « force » dans l’environnement, ils sont donc sur un pied d’égalité. C’est donc beaucoup moins anxiogène pour notre coquin.
Le mentor
Étant donné que notre fils s’entend mieux avec les adultes qu’avec ses pairs, la psychologue a également suggéré qu’il ait un mentor à l’école. Cette personne, sans être une figure d’autorité ou un intervenant, pourrait lui donner des responsabilités et, en même temps, lui montrer certains trucs pour aider ses relations sociales. La raison pour laquelle ça ne devrait pas être un intervenant c’est que puisqu’ils font déjà des interventions auprès des élèves et il ne faudrait pas qu’ils aient l’air d’avoir un parti pris pour lui.
Lors de notre rencontre avec l’enseignante de notre coco pour parler des conclusions du rapport de la psychologue, nous avons suggéré que ce mentor soit la bibliothécaire. Nous avons été entendus. Notre coco ira donc faire des visites à la bibliothèque tous les jeudis matins. Il aidera la bibliothécaire dans son travail de classement des livres. Avec un peu de chance, il créera des liens positifs avec elle.
Ce qu’on fait concrètement présentement
Nous l’avons inscrit à une activité à la piscine. C’est du sport, ce qui est bon pour lui. C’est un petit groupe de 4 ou 5 enfants de son âge. Il peut interagir avec eux sans que ce soit trop lourd, dans un contexte amusant. Nous acceptons la plupart des invitations pour les anniversaires d’amis pour l’aider à connaitre ses pairs dans un contexte autre que l’école. Nos weekends sont honnêtement plutôt occupés.
Ce que nous devrions ajouter à notre vie pour l’aider
Organiser d’avantage de playdates avec des amis de son école ou des amis qu’il a connu auparavant. Il a un bon ami de la garderie qu’il voit moins depuis que l’école est commencée, mais on essaie de garder contact et faire des activités à l’occasion. Nous avons aussi des amis qui ont des enfants d’âge similaire à notre coco. Ce sont de bonnes personnes avec qui travailler la socialisation puisqu’il les connait déjà. L’inscrire à la piscine communautaire pour l’été de façon à ce qu’il rencontre des jeunes du quartier. L’inscrire à d’avantage d’activités sportives ludiques pour qu’il canalise mieux son énergie en jouant avec des pairs.
En conclusion
Avoir de bonnes aptitudes sociales ne sont pas innées chez tous les enfants. Savoir quoi faire dans un contexte social ne garanti pas d’être capable de le faire. Notre fiston en est la preuve. Il faut l’aider à développer ces aptitudes pour l’aider à avancer dans la vie. Lui donner les outils nécessaires pour qu’il ne soit pas trop isolé et qu’il s’intègre bien avec ses pairs malgré sa différence.
Comment ça se passe la socialisation chez vos enfants? C’est inné ou pas?
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