Dormir. C’est quand même un verbe important dans la vie des humains. Dans la pyramide de Maslow, le sommeil est à la base, avec les autres besoins essentiels à la vie. Si on considère qu’une moyenne de 8h par nuit serait « normal », ça représente quand même un tiers de la journée. Moi, je suis de celles qui n’utilisent pas ces précieuses minutes adéquatement. En fait, ce n’est pas que je veux pas… Je suis une mère anxieuse tsé!

Enfance

D’après ma mère, je me levais au chant du coq. Sauf qu’on ne l’entendait pas de la maison. Saviez-vous qu’un coq chante normalement entre 4h30 et 5h du matin? D’après la légende, c’est pas mal à cette heure-là que je me réveillais. Je ne m’en rappelle pas. Ceci dit, je me rappelle de m’être raconté beaucoup d’histoires dans mon lit quand j’étais jeune. J’ai des souvenirs de m’être fait des jeux de rôles avec moi-même quand la porte de ma chambre se fermait. Je ne m’endormais pas immédiatement en posant la tête sur l’oreiller, mais pourtant, parfois, je tombais endormie pendant mes histoires.

Puis j’ai vieilli et mon imaginaire s’est un peu calmé. Je n’avais plus besoin de mimer mes créations, je pouvais les écrire. Et j’ai commencé à dormir le matin. Éventuellement, l’adolescence est arrivée et j’ai commencé à me réveiller vers 10-11h le weekend. Je devais emmagasiner du sommeil sans le savoir. Ça n’a pas duré si longtemps.

chant du coq

Se réveiller au chant du coq, sans coq!

Insomnie

Dans mes souvenirs, j’ai eu une période vers 17 ans où j’ai passé plusieurs nuits blanches à écrire des rapports de laboratoire et des dissertations de français. Mon père était malade, j’étais en charge de mon frère et de ma sœur pendant la semaine. J’attendais qu’ils dorment et j’écrivais à l’ordinateur pendant des heures. J’en ai vu beaucoup des levers de soleil à cette époque.

Puis à l’université, j’ai commencé à étudier la nuit. Mon rythme était moins intense qu’au cégep, l’anxiété était moindre. Ça m’a aidé à récupérer un peu. Quelques années plus tard, j’ai retrouvé ma bonne vieille insomnie et c’est venu par cycles comme ça, jusqu’à tout récemment.

Je ne sais pas trop ce que je cherchais à prouver, mais il y a 3 ans, j’ai acheté un appareil FitBit. Mon but était principalement de tracker mon sommeil. Je me doutais bien que les résultats seraient désastreux, mais je ne m’attendais pas à des valeurs si minimes. Mes nuits ont oscillé entre 3h30 et 5h de sommeil dans les premiers 2 ans et demi. Ma moyenne était d’environ 4h15. On est bien loin du 8h de sommeil réparateur.

Meilleur sommeil

Puis, mon corps en a eu assez j’imagine. Après toutes ces années de mauvais sommeil, j’ai commencé à m’endormir n’importe où (ou presque), n’importe quand. Même si je veux rester éveillée, parfois, je cligne des yeux et je les réouvre 1h plus tard. Sans nécessairement faire d’efforts particuliers, mon sommeil s’améliore. Mon corps décide quand c’est le temps de dormir et mon mini décide quand c’est le temps de me réveiller. Je me sens encore excessivement fatiguée, mais je suis rendue à une moyenne d’heures de sommeil plus près des 6h30, ce qui est tout de même 1h15 de plus qu’avant. 30% de plus, ce n’est pas négligeable!

Je dis parfois à la blague que je tombe dans le coma. Ce n’est bien sûr pas le cas. C’est une exagération de ce qui se passe réellement, mais ce n’est pas si loin de la réalité. Mon cerveau se mets en pause sans avertissement aussitôt que je m’assoie. Avec les années, c’est comme si j’avais perdu contact avec les indicateurs de sommeil que mon corps devrait m’envoyer. Je me sens en état d’éveil et fonctionnelle puis pouf! Soudainement, je tombe endormie.

Sommeil

S’endormir n’importe où, n’importe quand.

Qualité du sommeil

Alors là, c’est un problème. Ce n’est pas parce que je dors plus, que je dors mieux. Mini fait des nuits assez inconstantes. Je suis toujours aux aguets. J’ai l’impression d’être sur appel. Mon sommeil n’est pas vraiment réparateur. En plus, il me fait « payer » mes réveils matinaux de mon enfance. Même si on n’a pas de coq, il n’est pas rare que j’aperçoive un 4 ou un 5 comme nombre dans la position des heures de mon cadran quand il se réveille pour la journée. Je me lève rapidement pour ne pas qu’il ameute l’ensemble de la maisonnée et on va passer un peu de temps collés sur le divan. Habituellement, je lui offre quelque chose à manger et il se rendort un peu contre moi, 15 minutes avant que les autres se réveillent.

Se lever la nuit, ma job de mère?

Mon chum ne se lève pas vraiment souvent la nuit. En fait, en 6 ans, il s’est levé quelques fois, bien sûr, mais ce n’est pas du tout dans la routine. Comme il travaille souvent à l’extérieur de la maison, il n’est pas dans ce rythme-là du tout. Il n’entend pas vraiment les enfants. Et quand il les entend, ça lui prend tellement de temps à se réveiller pour aller les voir que j’ai le temps de me lever, de leur faire un câlin et de revenir me coucher avant qu’il ait posé un pied par terre.

Ceci dit, depuis que je « tombe dans le coma » le soir, il est allé voir les enfants plus souvent, sans même que je m’en rende compte. S’il n’avait pas été à la maison, j’imagine que je me serais réveillée à un certain moment, mais sa présence est quand même un grand bonus ces temps-ci.

Un cycle qui recommencera?

Plusieurs choses ont eu raison de mon sommeil dans les dernières années. Les principales étant l’anxiété, les hormones et les enfants. Je me sens beaucoup moins anxieuse présentement qu’il y a quelques années, mais l’histoire m’a fait comprendre que c’était un équilibre fragile. Moins je dors, plus je suis anxieuse, plus je suis anxieuse, moins je dors. C’est donc important que je prenne soin de cet aspect-là.

Les hormones ont eu des hauts et des bas dans les dernières années, surtout à cause de mes grossesses et de l’allaitement, mais soyons honnête, à près de 41 ans, je dois commencer à penser que mes cycles hormonaux seront bientôt un peu désordonnés par l’âge. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre comme effets sur mon sommeil, mais si le passé est garant de l’avenir, je risque de voir les heures s’égrainer aussi dans un futur proche.

Et les enfants. Ah ces enfants! On les aime tant! Mais ils ont tellement d’impact sur la qualité du sommeil ces petits coquins! Si je me fies aux discussions que j’ai eu avec d’autres mamans, le sommeil ne revient jamais. Il y a toujours une inquiétude, un tracas, un souci, un enfant qui n’est pas là la nuit et qui nous réveille. Il ne faut donc pas que je me fasse trop d’illusions à ce sujet là non plus. Heureusement, maintenant, je sais que mon conjoint est capable de m’accompagner la nuit.

Y a-t-il un humain qui ne dort pas chez-vous? Est-ce vous?