Je m’en rappelle comme si c’était hier. J’étais à peu près dans la même situation. Assise à mon ordinateur à écrire le matin de mon anniversaire de trente ans.
Ce jour-là, j’avais une boule dans l’estomac qui ne me quittait pas.
J’ai envie de dédier ce texte à celles qui se sentent dans une impasse. Tout est temporaire. La vie est remplie de surprises.
Ce qui m’attendais…
Je me relevais d’une dépression suite à un accident de travail. Le lendemain, j’allais retourner enseigner dans une nouvelle école. Je ne savais pas à quoi m’attendre et l’anxiété m’envahissait.
Quelques temps plus tard, je faisais d’ailleurs de crises de panique à chaque matin. Chaque fois que je prenais l’autobus pour me rendre à l’école, mon cœur et ma respiration s’emballaient, je me sentais étourdie. C’était infernal.
Ce que j’avais en tête le matin de mes trente ans
Pendant que je vivais un moment de cafard que je n’avais jamais vécu avant, mon esprit était envahi par tous les items de ma bucket list que je croyais avoir cochés à la fin de ma vingtaine. Il y avait tellement de cases vides.
Je vivais dans un trois et demi que je n’aimais pas vraiment. J’avais l’impression de ne pas me connaitre. Je n’étais pas mariée, je n’avais pas d’enfant. Je n’avais même pas mon permis de conduire.
J’étais incapable de mettre le focus sur mes succès puisque je ne les voyais pas.
Je n’étais clairement pas à un bon endroit dans ma tête.
La boule au ventre ne me quittait pas.
Ça a pris du temps
Je ne suis pas capable de nommer combien de temps exactement.
J’ai dû demander au médecin de me prescrire quelque chose pour mes crises de paniques, pour que mes journées soient plus vivables. J’en ai parlé à mes nouveaux collègues d’ailleurs. Personne n’avait remarqué que j’étais dans un si piteux état. C’était seulement en moi que ça allait mal. J’ai pris conscience à quel point les troubles de santé mentale étaient invisibles cette année-là et que même si on vivait avec un orage intérieur, les autres ne pouvaient pas s’en rendre compte tant qu’on ne s’ouvrait pas.
Cette année là m’a permis d’apprendre à nommer les choses un peu. Briser le silence sur la santé mentale, même s’il me restait du chemin à faire.
Graduellement, je me suis détachée de la bucket list et je me suis centrée à ce que je voulais vraiment.
La décennie des trente
Ma trentaine a été vraiment très rempli.
Permis de conduire, mariage, trois enfants, découverte de la différence, ouverture.
En fait, cette dizaine a été remplie de hauts très hauts et de bas très bas.
La chose que j’ai appris au fil de tout ça, ça été qu’on peut se relever de tout. Et surtout, que le temps que ça prends pour se relever dépend de chacun, et c’est parfait comme ça.
Si ça avait été facile, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. En fait, si quoi que ce soit avait été différent, j’aurais été une toute autre personne. Je suis la somme de toutes mes expériences, bonnes ou difficiles.
Et treize ans plus tard?
Quand je repense à ce matin-là d’il y a 13 ans, je me sens tellement en paix.
Quarante trois ans aujourd’hui. J’appréhende les prochaines années avec paix.
L’anxiété fait encore partie de moi. Quand je pense à l’école qui va commencer, aux défis de mes enfants, à la pandémie, ce sont toutes des choses qui font élever mon niveau de stress. Ceci dit, quand je pense à ma propre vie, à ce qui s’en vient, je ne vois que du beau. Pourquoi? Parce que je sais que je vais me relever.
Cette année, je me suis choisie. J’ai pris des décisions qui n’avaient pas nécessairement de sens financièrement. J’ai remis ma démission comme enseignante sans savoir si je pourrais vivre de mes projets de coaching. Mais je sais que c’était la bonne décision pour moi.
L’assurance que j’ai gagnée dans les dernières années me permet d’être davantage à l’écoute de la personne que je suis réellement.
Je suis prête!
Laisser un commentaire