Ça te dit peut-être vaguement quelque chose : quand je ne suis pas à la maison, je suis prof. Je suis enseignante de sciences au secondaire dans ma « vraie vie ». Pas que je ne sois pas dans la vraie vie présentement, mais je suis comme en pause depuis que j’ai commencé à avoir des enfants. Il s’est passé tellement de choses. Ça a tellement brassé que j’ai eu besoin de faire un genre de reboot. Je t’en parle plus bas. Ma transformation n’est pas finie j’ai l’impression, alors j’ai décidé de prendre une dernière année pour ça.
Je n’élaborerai pas trop là-dessus parce que j’en ai déjà parlé de long en large dans d’autres billets, mais les sept dernières années ont été parsemées d’enfants, de diagnostics, d’absences de mon petit mari, de nuits blanches et j’en passe. Tout ça laisse sa trace dans une vie.
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort qu’ils disent. Ben dans mon cas, c’est vrai. Il s’est opéré une transformation majeure dans ma tête, mon cœur, mon esprit pis toute pis toute.
Des congés et des enfants
En 2012, quand mon grand est né, on aménageait tout juste dans notre nouvelle maison. J’ai passé au moins la moitié de mon congé maternité à voyager entre Montréal et Sept-Iles pour passer du temps là-bas avec mon chum, qui y avait un contrat. J’ai fait une fausse couche, je suis retournée travailler et pas longtemps après ça, je tombais enceinte de coco numéro 2. À 20 semaines de grossesse, les choses se sont corsées avec des mesures anormales à la citerne de liquide céphalo-rachidien, suivis serrés pour être sur qu’aucun kyste ne se développait dans sa tête, j’essayais de dealer avec ça comme je pouvais pendant que mon chum faisait des 70 heures par semaine au travail. Mon médecin m’a retirée du travail vers Noël.
Ce ne sont pas des vacances
2014, mon deuxième est né avec son chromosome d’extra. Un an de congé maternité parsemé de hauts et de bas. Je suis retournée enseigner pendant un an suite à mon congé maternité. J’avais pris une tâche à 75%, mais j’allais à l’école tous les jours (c’est de même le secondaire).
Je faisais des crises d’anxiété à tout bout de champ dans mon auto. Cette année-là, j’ai fait 2 fausses couches, j’étais épuisée, vidée, démolie, je ne savais pas ce qui me tourmentait et je ne prenais aucun temps pour moi. Je n’avais pas le temps. Je gérais les deux enfants, dans deux garderies différentes, les bobos et virus, les rendez-vous de suivi avec mon coco, les appels et courriels au parents, la correction, la préparation de cours pour 3 cours différents, c’était INTENSE!
À la fin de cette année scolaire-là, j’ai appris que j’avais le droit à une deuxième année de prolongation de mon congé maternité. Ce que je n’avais pas compris en retournant à 75% de tâche, c’est que j’étais considéré en « congé » à 25% en prolongation de mon congé maternité de mon deuxième. Donc, avec mes droits parentaux, j’avais le droit à une deuxième année de prolongation. À une seule condition : la prendre à temps plein. J’ai dit oui! J’ai donc été en sabbatique, mais techniquement, aux yeux de mon employeur, c’était une prolongation de congé maternité.
Après avoir signé tous les papiers, j’ai appris que j’étais enceinte de mon troisième.
La transformation s’est entamée
Mini est né en mars 2017 après une grossesse vraiment très difficile. Mon chum était loin en plus, il travaillait à l’autre bout du pays, dans un camp isolé. Mon congé maternité a été une dure convalescence. Après un moment, j’ai finalement décidé que j’avais assez essayé de me soigner seule et j’ai pris la grosse décision de médicamenter mon trouble anxieux, qui devenait envahissant.
C’est là que mon cheminement a pu réellement commencer. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à m’intéresser de plus en plus au développement personnel et revenir à des amours que j’avais pour les tarots et l’ésotérisme. Je me suis reconnecté avec ma spiritualité et vraiment, j’ai l’impression d’avoir fait des pas de géant.
Et là, en avril, je devais décider si je prolongeais une deuxième fois mon congé maternité de mini. Et, avec mon conjoint, on a décidé que oui.
Qu’est-ce que je ferai d’une autre année de « congé »?
Je suis réellement sur une lancée au point de vue du développement personnel. Mon cheminement là-dedans est loin d’être terminé. Je compte bien aussi me reconnecter à moi-même, mais aussi aux autres. Pour être honnête, je me suis beaucoup isolée dans la dernière année. Je pense que c’était nécessaire. J’avais beaucoup d’introspection à faire pour me redécouvrir, pour vivre pleinement ma transformation.
Aller aussi vers les autres
Je pense que je suis rendue à un point de mon cheminement où j’ai besoin d’aller vers les autres. La forme exacte de ce que je vais faire pour y arriver n’est pas encore précise. Si je nommais quelques idées que j’ai en tête, il y aura certainement des ateliers, de l’accompagnement ou des choses qui tournent autour de ça. Je ne crois pas que j’aie toutes les réponses pour les autres, mais j’ai certainement des pistes pour aider les autres à cheminer eux aussi.
Organiser et planifier
Cette ultime année de prolongation de congé maternité, ce sera pour moi une année pour mettre en place l’entrée à l’école de mon deuxième, pour apprendre à le guider dans la cour des « grands ». Ce sera une année pour prendre plus d’autonomie dans la mise en place d’outils pour lui. Une grande période de transition comme maman.
Ce sera aussi une année où je visualiserai comment se passera mon retour au travail. On va se le dire, 3 enfants dans des écoles différentes, c’est beaucoup. Comme je suis solomaman tous les matins, je ne sais pas encore comment j’arriverai à un équilibre pour ça. Il me reste donc un an pour clarifier ma vision là-dessus.
Mon intention d’ici la fin 2019 c’est d’avoir trouvé mon chemin à moi. Mon intention d’ici juin 2020 est d’avoir trouvé le « comment ».
Je continuerai donc mes petits rituels matinaux, ma méditation, mes lectures de développement personnel et ma transformation parce que je sens vraiment que c’est dans ce chemin-là que je trouverai les réponses.
Je me retrouve tellement dans ton texte. Depuis que Ma fille est née il y a 4 ans. Moi qui était enseignante avant ( 6eme), j’ai essayé divers changements pendant les trois dernières années car ça ne cadre plus du tout avec concilier travail famille d’être enseignante!!! Je n’étais pas capable d’être enseignante titulaire à temps plein en travaillant seulement trois jours par semaine! J’étais responsable à 100% mais pas assez présente. Et à la maison je ne me sentais pas assez présente pour stimuler, allez aux multiples rendez-vous de la petite. J’ai fait une grosse dépression. Et diagnostique de trouble anxieux!!! Les crises de paniques ne m’en parle pas!!!! 😰 on pourrait parler de nos situations longtemps! Je cherche encore mon bien-être là dedans et vers quoi me tourner professionnellement!
Je comprends. Je suis habituellement chargée de groupe aussi. C’est une grande responsabilité. L’année où je suis retournée enseigner à 75% de tache, je pleurais à chaque plan d’intervention. J’avais trop d’empathie pour les parents qui arrivaient découragés et à bout de ressources. Ça me virait complètement à l’envers émotivement. Je n’avais plus aucune distance.
Enseigner me manque, beaucoup, mais je sais que j’ai encore du chemin à faire. J’étais vraiment creux dans ma dépression quand je regarde ça en rétrospective.
Je t’envoie plein de douceur. Ce serait le fun de prendre un café ou une sangria pour jaser de projets et d’idées. 😘